INFO. Elle ne peut visiblement pas s'empêcher de composer le 17 sur son clavier de téléphone. Une jeune femme de 24 ans a été condamnée mardi par le tribunal correctionnel de Bourges à six mois de prison, dont trois mois ferme, après avoir appelé 637 fois la gendarmerie en deux jours la semaine dernière.
Déjà jugée pour ses appels compulsifs. Et ce n'est pas une première pour cette jeune femme sans emploi, qui est déjà passée à onze reprises devant un tribunal. Chacun de ses rendez-vous avec la justice avait pour motif ces appels compulsifs au 17 la mettant en relation avec le Centre opérationnel de gendarmerie (COG) ou des outrages aux gendarmes de Saint-Florent, dans le Cher, où elle réside.
Elle souffre de "troubles graves de la personnalité". A l'occasion de son jugement mardi en comparution immédiate, le tribunal de Bourges a également révoqué le sursis avec mise à l'épreuve d'une précédente condamnation à quatre mois de prison, qui lui avait été infligée le 4 juillet dernier pour avoir là encore harcelé la maréchaussée. Une expertise psychiatrique ordonnée pour le précédent procès, le mois dernier, avait diagnostiqué des "troubles graves de la personnalité", des "troubles anxieux et dépressifs" et une "altération du discernement".
Évoquant un "dossier désespérant", Emmanuel Delorme, substitut du procureur, a comparé Jennifer à un "punching-ball". "Plus on tape, plus vous revenez. Vous dites à chaque fois que vous allez arrêter, mais vous recommencez sans arrêt. C'est plus fort que vous". La jeune femme, qui refuse énergiquement toute hospitalisation, a été immédiatement incarcérée à la prison du Bordiot, à Bourges.