Le président de la FNSEA, le principal syndicat agricole français s’inquiète des conséquences de l'embargo russe sur les produits agroalimentaires européens. Xavier Beulin a demandé jeudi à rencontrer "dans les meilleurs délais" le président de la République. Cette interdiction, d'une durée d'un an, concerne le bœuf, le porc, la volaille, le poisson, le fromage, le lait, les légumes et les fruits en provenance des États-Unis, de l'Union européenne, de l'Australie, du Canada et de la Norvège.
250 millions d'euros. Au total, la facture de l'embargo russe pour l'agriculture française se chiffre à 250 millions. Dans le détail, la France exporte pour 120 millions d'euros de produits laitiers à Russie. Autre produit banni : la viande de porc, dont l'exportation annuelle vers la Russie se chiffre à 65 millions d'euros. Troisième victime de la colère russe, les fruits et les légumes : la France en exporte pour 48 millions d'euros par an. Enfin, les poissons et mollusques, également concernés, font grimper la facture à quelque 250 millions d'euros.
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Un marché européen déjà très "tendu". “Ces exportations annulées vont se traduire par la commercialisation de produits initialement destinés au marché russe dans les pays européens dont la France", a expliqué Xavier Beulin. "Or, le marché européen est déjà extrêmement tendu dans de très nombreuses productions", dit-il, en citant les fruits et légumes. "La Russie est fortement importatrice de légumes et fruits et de produits transformés tels la viande ou les produits laitiers", a-il rappelé. Une réunion à l'échelle européenne se tiendra "dès la semaine prochaine" a annoncé dans la foulée le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.
"Mangez des pommes." Certaines fédérations agricoles appellent donc les Français à consommer local pour contrer les effets de l'embargo russe. Et prennent l'exemple de la Pologne, où un embargo sur les pommes a également été imposé par la Russie il y a quelques jours. Les Polonais avaient été encouragés à manger leurs pommes. Une stratégie payante : les ventes de pommes avaient été multiplié par trois en quelques jours. Conséquence, Daniel Sauvaitre, président de l'association des producteurs de pommes françaises appellent les Français à consommer local : "je demande aux Français d'avoir le même réflexe que les Polonais. Comme ça, on va non seulement soutenir l’économie française, et on va dire non au diktat de Vladimir Poutine".
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