Les mauvais élèves étaient plus nombreux en 2013 qu'en 1999 dans les classes de CE2, alors que, parallèlement, le nombre de très bons élèves a diminué en 14 ans, selon une étude publiée mardi par le ministère de l'Education nationale.
"En 1999, les 10% les plus faibles ne parvenaient pas à dépasser un certain score global; en 2013, 12,7% des élèves se situent en deçà de ce même score", selon les résultats de l'enquête réalisée par la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère.
Une baisse paradoxale. Plus globalement, l'étude montre que le niveau général des élèves entrant en CE2 a légèrement baissé en 14 ans, le taux de réussite moyen passant de 66% en 1999 à 64% en 2013.
"Si on regarde les résultats à 14 ans d'intervalle en début de CE2, on peut être un peu déçu, parce que les résultats des mêmes enfants à 14 ans d'intervalle en entrée au CP étaient nettement meilleurs", selon la directrice de la Depp, Catherine Moisan.
Une enquête de la Depp publiée en 2013 avait révélé une forte amélioration du niveau moyen des élèves à leur entrée en CP entre 1997 et 2011, le taux de réussite moyen passant de 66% à 74%. Mais, selon la dernière étude du ministère, cette amélioration ne se répercute pas sur les résultats des élèves deux ans plus tard.
Selon l'étude, le niveau des élèves a surtout baissé en orthographe et en vocabulaire, ainsi qu'en résolution de problèmes mathématiques, confirmant les lacunes mises en évidence chez les élèves entrant en 6e.
Bon en maths, mauvais en français. "Le niveau en calcul mental ou posé reste extraordinairement stable et il y a une hausse importante des compétences en soustraction. Par contre, il y a une baisse sur la résolution de problèmes", précise Catherine Moisan.
En français, les taux de réussite en vocabulaire et en orthographe sont passés respectivement de 61% à 55%, et de 74% à 69% entre 1999 et 2013.
Selon la Depp, "il est possible que le niveau de maîtrise des compétences en vocabulaire, expression orale et calcul se soit dégradé en 14 ans en début de CP, provoquant ainsi la dégradation observée en CE2".
Soutenir les élèves faibles. "L'enjeu fondamental de la lutte contre les inégalités scolaires n'est pas réductible à une réforme des rythmes mais concerne en priorité la pédagogie, les conditions d'enseignement et le fonctionnement de l'école", a réagi dans un communiqué le SNUipp-FSU, principal syndicat du primaire.
"Faire de la grande section (de maternelle) un ‘pré-CP’ focalisé sur les premiers déchiffrages n'améliore pas la réussite scolaire ultérieure", estime le syndicat, qui réclame en outre"un plan ambitieux de formation continue" des enseignants, des classes moins surchargées, et plus d'aide aux élèves en difficulté.
OUVERTURE - Elèves handicapés : les enseignants ne sont pas assez formés
ALLÔ DOCTEUR - Le médiateur de l'Education nationale s'inquiète pour les étudiants en médecine
BUG ? - Rentrée scolaire décalée : la faute à l'informatique