Le pic de l'épidémie n'est pas encore atteint mais la grippe saisonnière a déjà touché plus de 2 millions de personnes et les services d'urgence sont débordés. Face à cette situation et au cri d'alarme des urgentistes, la ministre de la Santé Marisol Touraine a déclenché jeudi à l'échelle nationale le plan ORSAN d'organisation de l'offre de soins en situations sanitaires exceptionnelles.
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Qu'est-ce que le plan ORSAN ? Ce dispositif décliné au niveau régional, comprend la mobilisation du secteur ambulatoire (médecine libérale) pour ne recourir à l'hospitalisation que pour les situations d'urgences le nécessitant. Des recommandations concernant la prise en charge et le traitement des cas de grippe ont déjà été diffusées.
L'ensemble des établissements de santé, y compris privés, sont mobilisés. Les dispositifs "hôpital en tension" et, le cas échéant, les "plans blancs" doivent permettre "de déprogrammer des activités non indispensables, d'ouvrir des lits supplémentaires, de rappeler des personnels et de renforcer ponctuellement les équipes de professionnels de santé dans les établissements en difficulté", a détaillé le ministère. Le secteur médico-social est également mobilisé pour assurer la prise en charge sur place des malades dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
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Une "situation sanitaire critique". Un peu plus tôt, jeudi, les urgentistes avaient dénoncé la "situation sanitaire critique" dans les hôpitaux surchargés en raison de l'épidémie et réclamé au gouvernement la réouverture de lits. La "sur-saturation des services d'urgence est comparable à celle de l'été 2003", durant lequel la canicule avait fait 15.000 morts, a estimé auprès de l'AFP le président du Samu-Urgences de France François Braun, réclamant le déclenchement du plan ORSAN.
La grippe saisonnière a déjà touché plus de 2 millions de personnes, parmi lesquelles les plus de 65 ans sont les plus sévèrement touchés, selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). 245 nouveaux cas graves de grippe ont été hospitalisés en réanimation la semaine dernière, portant à 728 le nombre total de cas graves répertoriés depuis le 1er novembre, dont 72 ont abouti à des décès. La Direction générale de la santé avait reconnu récemment des "tensions" dans "certains" établissements.