Eurolines risque de vous faire préférer le car. Le spécialiste de ce type de transport, moins cher que le train, va désormais pouvoir exploiter "plus de 230 dessertes interrégionales", a déclaré lundi le secrétaire d’Etat aux Transports Thierry Mariani. En moyenne, un ticket de car pour sillonner la France va coûter 30 euros.
Il sera dorénavant possible de faire un Grenoble-Strasbourg, un Paris-Lyon ou un Bordeaux-Tours en car. Des trajets jusqu’à présent inimaginables, puisqu'Eurolines était cantonné aux liaisons internationales, afin justement de ne pas fragiliser la SNCF…
Les 6 premières liaisons interrégionales ouvertes cet été
Eurolines, une association de 32 transporteurs européens, avait déjà ouvert à la vente cet été ses six premières liaisons interrégionales en France, après le vote d'une loi sur le transport votée début 2010. Sur l’ensemble du territoire français, ce sont près de 70 villes qui seront desservies.
Les autocars Eurolines pourront désormais "prendre et déposer des voyageurs entre des arrêts en France" sur des lignes internationales, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent, a précisé Thierry Mariani. Et ce n’est pas fini : près de 270 autres demandes de dessertes sont encore en cours d’examen.
"Le trajet est long"
Mais Thierry Mariani a tenu à rassurer : "il ne s'agit pas de concurrencer les services existants, par exemple ferroviaires". Afin de ne pas vider les TER, le nombre de passagers nationaux dans les cars Eurolines devra par exemple être inférieur à celui des passagers internationaux.
Par rapport au train, le car présente tout de même des désavantages : le temps de trajet et l’inconfort. Un Paris-Lyon, par exemple, va durer 6h en car, contre 2h en train. "Le trajet est long, surtout si vous voyagez en famille, les enfants n’arrivent pas à rester longtemps sur une même place", témoigne Bebelokombo, rencontré par Europe 1 à la gare routière Eurolines de Bagnolet.
Eurolines de son côté voit grand et vise "dès la première année, 50.000 voyageurs", a indiqué Antoine Michon, directeur général d'Eurolines France. Des "passagers jeunes" en majorité : "plus de 40% ont moins de 26 ans", a précisé à Europe 1 Nicolas Boutaud, directeur marketing d’Eurolines France.
La prochaine étape pourrait être l'autorisation de transporter des voyageurs en bus entre deux villes françaises, sans qu'elles se trouvent sur une ligne internationale. La concurrence serait alors d’autant plus rude pour les chemins de fer.