Ali a 71 ans, dont 38 années passées en France. Il a été reconduit à la frontière en mars 2009 et expulsé en Algérie où il n'avait "pas remis les pieds depuis 19 ans". Il a du laisser en France ses dix enfants, tous nés sur le territoire. Depuis, il attend que l'administration française lui accorde un visa d'entrée conformément aux injonctions de la justice.
"J étais comme un roi en France, je me retrouve comme un clochard ici" :
Comment en est-on arrivé là ? En 1997, Ali vient de purger une peine de cinq ans d'emprisonnement pour association de malfaiteurs. Un an plus tard, la préfecture d’Essonne prend un arrêté d’expulsion.
Pourtant, Ali continue de vivre en France, paye ses impôts, ses cotisations, s’occupe d’une entreprise de bâtiment. En 2004, la préfecture lui indique même par courrier que son cas est à l’étude pour voir si son arrêté d’expulsion peut être abrogé.
Nouvelle audience le 23 avril
Coup de théâtre en 2009. La préfecture décide de mettre à exécution son arrêté. Saisi en référé après l'expulsion, le conseil d’Etat a rétroactivement "suspendu" la mesure en avril 2009 au motif qu'elle violait le droit à une vie familiale et qu'elle se fondait sur un arrêté d'expulsion vieux de plus de dix ans.
Dans sa décision, le juge ordonne "aux autorités consulaires françaises en Algérie de prendre toutes mesures de nature à permettre le retour en France du requérant". Mais en décembre, le consulat général de France à Alger a refusé de délivrer un visa à Ali.
Une nouvelle audience est prévue le 23 avril devant le Conseil d’Etat pour savoir s'il peut obtenir un visa.