Lionel Gilberti a épuisé toutes les voix de recours. Au cours des huit prochains jours, il devrait donc être remis aux autorités allemandes. La Cour de cassation a validé jeudi un mandat d'arrêt européen émis par l'Allemagne contre ce père de famille de 42 ans qui refuse de verser la pension alimentaire due à son ex-femme allemande. Lionel Gilberti a entamé une grève de la faim.
6.000 euros non payés
Ce cuisinier du Haut-Rhin entend protester contre le non-respect de son droit de visite envers ses deux enfants, Julia, 12 ans, et Quirin, 11 ans, qui vivent en Allemagne avec leur mère. "Je ne sais toujours pas où vivent mes enfants que je n'ai plus revus (...) depuis deux ans, et même s'ils sont encore en vie", se défend Lionel Gilberti. Il n'a donc pas payé les quelque 6.000 euros de pension alimentaire que lui réclame la justice allemande.
C'est un tribunal bavarois qui avait émis le mandat d'arrêt contre lui. Début octobre, Lionel Gilberti avait été interpellé à Colmar puis incarcéré pendant dix jours. Il était depuis lors placé sous contrôle judiciaire, dans l'attente de la décision de la Cour de cassation.
Des poursuites "disproportionnées"
Son avocat a plaidé, en vain, que l'exécution du mandat d'arrêt européen serait disproportionnée par rapport aux faits reprochés. "On met en branle tout un appareil de coopération judiciaire pour une infraction mineure, portant sur une somme modique", a fait valoir Me Grégory Thuan.
Lionel Gilberti et son avocat étudient désormais la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l'homme. Cette procédure n'aurait toutefois pas le pouvoir de bloquer en urgence l'exécution du mandat d'arrêt.