L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a estimé lundi que l'exploitation du réacteur N°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, pouvait se poursuivre pour dix années supplémentaires, sous réserve de travaux.
Le réacteur N°1 de Fessenheim "est apte à être exploité pour une durée de dix années supplémentaires à condition de respecter un certain nombre de prescriptions", a expliqué le président de l'ASN, André-Claude Lacoste, lors d'une conférence de presse à Paris, rendant ainsi son "avis" au gouvernement.
"Aucune décision définitive"
EDF, l'exploitant de la centrale, a "pris acte" de cette décision. "On prendra en compte les différentes prescriptions de l'ASN pour le bon fonctionnement de Fessenheim", a assuré à l’AFP une porte-parole d’EDF.
Mais cette décision fait seulement office d’ "avis" rendu au gouvernement, qui se montre, lui, plus réservé sur la question. La ministre de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, a indiqué lundi à l'AFP que cet avis "ne vaut pas prolongation". "Ce rapport est une étape nécessaire (...), mais en l'occurrence, sur Fessenheim, ce serait une mésinterprétation que d'en conclure que "ça y est, le gouvernement a décidé de prolonger pour dix ans". Ce n'est pas le cas", a-t-elle encore nuancé.
"L’ASN rappelle que cette décision n’intègre pas les conclusions attendues en fin d’année des évaluations complémentaires de sûreté engagées à la suite de l’accident de Fukushima", rappellent aussi dans un communiqué commun Nathalie Kosciusko-Morizet, François Baroin et Eric Besson. "La décision de l’ASN ne préjuge en rien des demandes complémentaires qu’elle pourra formuler à l’issue de cet audit dont les premières conclusions sont attendues à la fin de l’année", insistent-ils.
Les écologistes veulent sa fermeture
L'ASN devait dans un premier temps rendre son avis sur la poursuite d'exploitation courant avril mais, en raison notamment de la catastrophe de Fukushima, les délais ont été plus importants que prévu.
La centrale de Fessenheim, doyenne des installations en activité en France, est en service depuis 1977. Les écologistes réclament sa fermeture, estimant que la France ne peut être "le seul pays" à ne pas tirer les conséquences de la catastrophe de Fukushima. De nombreuses organisations alsaciennes dénoncent aussi la vétusté des installations, s'inquiétant surtout des risques sismiques dans la région.