A partir de samedi, les discothèques doivent être équipées de dispositifs "permettant le dépistage de l'imprégnation alcoolique", selon le texte paru samedi au Journal officiel. Les exploitants ont un mois pour se mettre en conformité avec cet arrêté signé des ministères de la Santé, des Transports et de l'Intérieur. Il est issu de la loi "Loppsi" de mars 2011.
L'arrêté impose aux "débits de boissons autorisés à fermer entre 2 heures et 7 heures" de mettre à disposition du public "les dispositifs chimiques ou électroniques certifiés permettant le dépistage de l'imprégnation alcoolique".
Le responsable de l'établissement devra "s'assurer qu'à tout moment la demande de dépistage peut être satisfaite dans un délai inférieur à quinze minutes" et proposer un nombre minimal d'éthylotests, en fonction de l'effectif accueilli. Les éthylotests doivent en outre être "placés à proximité de la sortie" et "être visibles et signalés par un support d'information", où sera inscrit "Soufflez, vous saurez. Ici, pour savoir si vous pouvez conduire, demandez un éthylotest."
Une mesure "anti-boîtes de nuit"
Près de 5.500 structures sont concernées par cette nouvelle mesure. En plus des 2.500 discothèques, les bars à ambiance musicale, les cabarets et bars d'hôtel doivent s'équiper. Les bars qui ferment avant 2 heures ne sont pas visés.
Cette mesure est considérée par les professionnels de la nuit comme "anti-boîtes de nuit". Patrick Malvaës, exploitant d'un établissement en Gironde et "inventeur" du "capitaine de soirée" (celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas) estime que la nouvelle loi "ne pose pas clairement le problème des responsabilités de chacun, car nous n'avons pas les moyens d'empêcher une personne de prendre le volant".
En effet, si les éthylotests permettront aux conducteurs d'être informés de leur alcoolémie, rien ne les empêchera de prendre le volant. Patrick Malvaës regrette que la responsabilité soit reportée sur les exploitants. Pour lui, la solution existe et elle est simple : "les éthylotests antidémarrage". Selon la Sécurité routière, 31% des accidents mortels sont imputables à l'alcool et dans 92% des cas, le conducteur alcoolisé est un homme.