Les auditions se poursuivent dans l’affaire Banon. Comme l’avait indiqué Europe 1 jeudi, la députée socialiste de Moselle Aurélie Filippetti a été entendue par les enquêteurs de la Brigade de la répression de la délinquance contre la personne (BRDP) dans le cadre de l'enquête sur les accusations de tentative de viol portées par Tristane Banon contre DSK. La députée reste sereine, mais dénonce une instrumentalisation de l'enquête.
Filippetti tacle Le Figaro
"J'ai fait mon devoir de citoyenne et de femme politique", a déclaré à Europe 1 la députée socialiste de Moselle Aurélie Filippetti à la sortie de son audition vendredi. La députée dit avoir "expliqué ce dont (elle) souvenait des faits datant de 2003", et indiqué qu'elle avait à l'époque "conseillé" à Tristane Banon de porter plainte. "C'est à la justice de trancher, a-t-elle conclu".
"J'ai fait mon devoir de citoyenne" :
Anne Mansouret avait expliqué avoir informé Aurélie Filippetti, dès 2003, de la volonté de sa fille de porter plainte contre Dominique Strauss-Kahn. Tristane Banon a, de son côté, affirmé aux enquêteurs que sa mère, Anne Mansouret avait été contactée par mail, par Aurélie Filippetti, alors chez les Verts, qui lui aurait conseillé de porter plainte. "J'ai effectivement entendu parler de cette affaire à l'époque par l'intermédiaire de l'avocat Emmanuel Pierrat, mais je n'ai jamais eu de contact direct avec Tristane Banon", a toujours affirmé la députée depuis le début de l'affaire.
Des mails qu'elle a précieusement conservés et dont Le Figaro a révélé vendredi le contenu. A la sortie de son audition, l'élue socialiste en a profité pour tacler le journal. "Les fuites sont organisées (...) Le Figaro utilise des extraits de la déposition pour tenter de déstabiliser la campagne de François Hollande", a-t-elle déclaré à Europe 1. La députée a regretté que tout cela "porte atteinte au bon déroulement de l'enquête" et a confié ne pas avoir fait de "révélations particulières".
Le Foll s'explique
Egalement entendu par les enquêteurs vendredi matin, Stéphane Le Foll, l'organisateur de la campagne de François Hollande avait de son côté indiqué dans un entretien à Mediapart qu’il n’avait pas eu "directement à gérer cette affaire". "Mais je sais que cela a été évoqué, François a essayé de le faire de façon très respectueuse. Il avait appelé Tristane Banon, il n'a pas cherché à imposer quoi que ce soit, il l'a écoutée et a essayé de la rassurer. C'était lui en direct qui gérait", avait confié dans le détail le directeur de cabinet de François Hollande en 2003.
François Hollande avait, lui, été auditionné, mercredi. Le candidat à la primaire avait alors dénoncé une "opération politique" et avait menacé de poursuites judiciaires ceux qui tenteraient de nouveau de le mêler à cette affaire.