Bernard Tapie en a désormais fini avec la justice française. Après près de 20 ans de marathon judiciaire, l’homme d’affaires a été relaxé vendredi des dernières poursuites qui pesaient sur ses épaules. Il était poursuivi pour des faits de banqueroute, pour avoir continué à renflouer par l'emprunt deux de ses sociétés, Financière et Immobilière Bernard Tapie (FIBT) et Groupe Bernard Tapie (GBT), qui se trouvaient en état de cessation de paiement et sans grande chance de redressement rapide.
Liquidations annulées
Initialement prévu en 2005, ce procès avait été renvoyé à une dizaine de reprises. Le tribunal attendait que soient purgés d'autres dossiers concernant l'homme d'affaires, dont une décision rendue par le tribunal de commerce de Paris. Or les poursuites étaient devenues obsolètes depuis la condamnation du Consortium de réalisation, la structure publique chargée de gérer le passif du Crédit Lyonnais, à verser aux liquidateurs de GBT une indemnité de 285 millions d'euros.
La FIBT détenait le patrimoine industriel et financier de Bernard Tapie et la GBT coiffait ses actifs personnels. Les deux holdings avaient été placées en liquidation judiciaire en 1994. Mais le 7 décembre dernier, le tribunal correctionnel de Paris avait ordonné la révision, c'est-à-dire l'annulation, de la liquidation des deux holdings du comédien, puisqu’elles auraient pu être renflouées si le Crédit Lyonnais n’avait pas lésé Bernard Tapie.
Quatre condamnations au total
Dès lors, avaient plaidé le 10 février les avocats de Bernard Tapie, Maurice Lantourne et Hervé Témime, "l'infraction de banqueroute n'est plus possible", puisque "l'élément préalable" indispensable à une banqueroute, à savoir une procédure collective (liquidation ou redressement judiciaire), n'existe plus. Convaincu par ces arguments, le procureur avait requis la relaxe.
A 67 ans, Bernard tapie a donc soldé tous ses comptes avec la justice. Au total, l’homme d’affaire aura été condamné à quatre reprises, dans les affaires des comptes de l’OM, de Testut, du Phocéa et des comptes de l’OM. C’est dans le cadre de cette dernière affaire qu’il a purgé sa seule peine de détention, en passant 165 jours derrière les barreaux.
Un œil sur la politique et le sport
Après cette décision de justice, Bernard Tapie a déclaré ne pas exclure de revenir dans la vie politique et le sport. "La politique et le sport, c'est des choses qui me tiennent à coeur, on verra le temps venu si j'y reviens ou pas", a-t-il déclaré sur France 2, sans donner plus de détails.
Puis il est revenu sur sa carrière politique, déclarant : "Dans ce pays, quand vous avez la droite et la gauche pour vous flinguer, vous avez très peu de chances". "La droite ne voulait pas que je gagne la mairie de Marseille au profit de (Jean-Claude) Gaudin. A gauche, on ne voulait pas que je fasse à Jospin ce que je venais de faire à Rocard (aux élections européennes de 1994)", a-t-il ajouté.
Puis il fini en évoquant le cas de Martine Aubry la première secrétaire du PS : "J'ai énormément d'amitié pour elle et je peux vous garantir qu'elle a un niveau de compétence qui à l'époque se faisait remarquer. Il n'y a pas un élément qui lui échappait".
- Le possible retour de Bernard Tapie vers la politique ou le sport est-il une bonne nouvelle ?