La proposition d'instaurer une discipline de "morale laïque" jusqu'en terminale formulée par le ministre de l'Education, Vincent Peillon, est la démonstration, selon Alain Finkielkraut, philosophe, de l'état "pitoyable" de notre société "bien délabrée".
"Vincent Peillon appelle morale laïque ce qu'Orwell appelait 'common decency', c'est-à-dire la morale ordinaire. Et il faut que notre société soit dans un état bien pitoyable, bien délabrée pour qu'on ait besoin d'enseigner les rudiments de la morale, de la vie sociale aux élèves", a assuré l'écrivain, lundi sur Europe 1.
Selon lui, cette proposition peut "aider à reconquérir les territoires perdus de la République". "Mais en même temps, je vois que Vincent Peillon a le souci surtout de ne pas être réactionnaire. Lorsque le journaliste du JDD lui demande si cette morale implique que l'élève se lève lorsque le professeur entre dans la classe, il répond : 'ce n'est pas le sujet. Il ne faut pas confondre morale laïque et ordre moral'. La mise en scène de la dissymétrie entre l'élève et le professeur ne relève pas de l'ordre moral. Elle me paraît tout à fait naturelle. Aujourd'hui, elle est sans cesse remise en cause, y compris par les professeurs qui aiment s'habiller comme les élèves", a-t-il affirmé, précisant qu'aujourd'hui, l'école est dans un état "désastreux".