Un an après les prémices de l’affaire Woerth-Bettencourt, Florence Woerth s'est présentée vendredi matin devant le conseil des Prud'hommes de Nanterre, pour une audience de conciliation d'un quart d'heure, qui a finalement échoué. L’épouse d’Eric Woerth a lancé mi-avril une procédure pour "démission provoquée" contre la société Clymène, chargée de faire fructifier les avoirs de Liliane Bettencourt, dans laquelle elle était employée. A l'issue de cette audience formelle, le conseil des Prud'hommes a fixé une date pour les plaidoiries. Ce sera en mars ...2013.
Les " manquements" de Patrice de Maistre
L’avocate de Florence Woerth, Me Florence Laussucq-Caston, a mis en avant les manquements supposés de l’ancien employeur de sa cliente, Patrice de Maistre. D’après elle, c’est l’attitude du directeur général de Clymène qui a poussé Florence Woerth à quitter l’entreprise le 28 juin 2010, en présentant une lettre de démission. Après avoir démenti avoir rencontré Eric Woerth avant l’embauche de sa femme, Patrice de Maistre avait finalement assuré avoir reçu Florence Woerth "pour la conseiller sur sa carrière".
"Mise à l'écart depuis plusieurs mois par son employeur, puis jetée en pâture lors des révélations des écoutes clandestines réalisées au domicile de Mme Bettencourt, Florence Woerth n'a pas eu d'autre choix que de démissionner fin juin 2010", a ainsi confié Me Florence Laussucq-Caston.
"Une démission provoquée"
Selon l'avocate, il s'agit d'une "démission provoquée", ce qui autorise sa cliente à demander au conseil des Prud'hommes la requalification de sa démission en un licenciement sans cause réelle et sérieuse, s'il constate un "manquement grave de l'employeur". Florence Woerth réclame à Clymène près d'un million d'euros de préjudice, dont 529.000 euros pour rupture abusive de contrat, "des indemnités calculées sur la base de sa rémunération", "fixe" et "variable". Dans une boutade, Florence Woerth ajourte que c'est ce que Liliane Bettencourt dépense pour son chien.
Florence Woerth n’a pas d’indemnités de chômage :
"Elle n'a plus de points de retraite, de couverture d'assurance-maladie", s'était désolée au micro d'Europe 1 l'avocate de Florence Woerth. Cette dernière, forte pourtant d'une trentaine d'années d'expérience dans la finance, peine visiblement à retrouver du travail. "Le nom de Woerth, c'est impossible. Les quelques rendez-vous qu'elle a eus, on lui a demandé à l'accueil de ne pas donner son nom", illustre ainsi Me Florence Laussucq-Caston.