A la veille de manifestations pour dénoncer l'attaque israélienne contre la flottille pro-palestinienne Free Gaza, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) est inquiet. "Je redoute bien entendu les débordements parce qu’ils ont déjà eu lieu", a déploré Richard Prasquier, sur Europe 1, vendredi soir. Il a cité une manifestation à Strasbourg "où a été crié de brûler la synagogue de Strasbourg", "des agressions contre un oratoire orthodoxe à Grenoble" et des "cris absolument insupportables devant l’ambassade d’Israël : ‘mort à Israël’".
Ne pas importer le conflit en France
"Notre souci essentiel est que le conflit israélo-palestinien ne soit pas transféré en France", a expliqué Richard Prasquier qui a vu l’antisémitisme monter lors de la seconde Intifada et de "l’opération à Gaza l’an dernier". "On n’est pas une deuxième ambassade d’Israël en France", a tenu à précisé le président du CRIF.
Contre la "version unilatérale"
"Nous avons été frappés et nous avons déploré comme tout le monde ce qui s’est passé au cours de l’arraisonnement de ce navire turc", a rappelé Richard Prasquier. "Cela étant nous nous élevons conte la version unilatérale qui présentait ce navire comme un navire de militants pacifiques et uniquement humanitaires. […] On voyait très clairement que ces soldats étaient en danger de mort ça n’était pas une foule pacifique qui les accueillait", a-t-il poursuivi, conscient que ce discours n’était "pas le discours habituellement tenu".
Allant plus loin, il estime que "ces soldats sont tombés dans une véritable embuscade". Il s’interroge même sur le bateau turc : "Etait-il un bâtiment humanitaire ou un bateau de militants islamistes faisant partie d’une organisation cousine du Hamas ?"
Brice Hortefeux
Interrogé sur la condamnation de Brice Hortefeux vendredi à une amende pour injure raciale, Richard Prasquier a déclaré que le ministre avait au cours de ses fonctions "très clairement montré qu’il était opposé à toutes les formes de racisme et d’antisémitisme".