Le ministre du Travail a poursuivi lundi les consultations des syndicats de fonctionnaires sur la réforme des retraites, sans réussir à rassurer les organisations syndicales, qui se sont déclarées "pas confiantes" voire "inquiètes".
Eric Woerth et le secrétaire d'Etat à la Fonction publique George Tron, ont rencontré lundi Force ouvrière, la CFTC et la CGT, après avoir reçu jeudi dernier l'Unsa, la CFDT, la FSU et la CGC. Solidaires sera reçu à son tour mardi.
Le "dossier de trop"
Jeudi, Eric Woerth avait déclaré à la presse vouloir une réforme des retraites "efficace" et "juste", estimant que le fait "qu'il y ait des règles différenciées entre public et privé n'est pas en soi choquant". "Ce qui compte, c'est de regarder si elles sont bien d'actualité, si elles sont équitables, si, au fond, les Français les acceptent", avait-il dit.
Pour Force ouvrière, 2e syndicat de la Fonction publique, "le dossier des retraites pourrait être le dossier de trop" pour les fonctionnaires, a déclaré Anne Balthazar, secrétaire générale. Pour elle, "les fonctionnaires ont du souci à se faire", car "on a l'impression que ce sont (eux) qui vont payer la facture".
Fin des spécificités ?
"On n'est pas confiant. On sait que le dossier est ouvert, pas pour améliorer les retraites des fonctionnaires mais pour trouver des financements", a-t-elle ajouté. "On craint que tout ce qui dépasse soit raboté", a-t-elle déclaré, avec notamment la remise en cause "des spécificités comme le mode de calcul, quelques droits particuliers pour les femmes" (départ anticipé, mais aussi les majorations de pension pour enfant).
Lundi, Bernard Sagez, responsable de la CFTC-Fonction publique s'est dit "plutôt inquiet des résultats que (la réforme) pourrait produire sur la pension des différents agents de la Fonction publique", estimant que "dans la situation actuelle, on ne peut pas remettre en cause le calcul de la retraite" des fonctionnaires, basé sur les six derniers mois (hors prime), contre les 25 dernières années dans la Fonction publique.