Le montant des crédits immobiliers accordés par les banques a enregistré un très fort recul en janvier, avec une baisse de 25,7% par rapport au mois correspondant de 2011, selon une étude de l'Observatoire Crédit Logement/CSA publiée lundi. "L'année 2012 ne commence pas très bien. Dans un contexte économique morose, le contrecoup du mouvement d'anticipation de la fin 2011 est sensible", relève l'étude.
D'un mois à l'autre, l'effondrement est en effet brutal: -49,4% entre décembre 2011 et janvier 2012 (après déjà une chute de 34,1% entre décembre 2010 et janvier 2011). "C'est un coup de massue. La chute est comparable à 2009, au moment de la crise des 'subprimes' américains", souligne Michel Mouillart, professeur d'économie à l'Université Paris-Ouest et expert du secteur.
Pour Michel Mouillart, deux décisions spécifiques au secteur s'ajoutent aux "craintes concernant la montée du chômage, le pouvoir d'achat et le perspectives économiques défavorables".
"Tout d'abord la forte diminution du taux (de 22% à 13%) de l'avantage fiscal pour les investisseurs achetant un logement neuf et, en plus, la suppression du prêt à taux zéro pour les acquéreurs d'habitations anciennes", explique l'expert.
Pour l'ensemble de l'année 2012 les crédits immobiliers accordés les banques devraient s'élever à seulement 130 milliards d'euros, soit une baisse de près de 20% par rapport à 2011 (160 milliards), loin du record absolu de 2007 (170,2 milliards), estime Michel Mouillart.
Ce renversement de tendance survient après une explosion de ces crédits depuis le début du siècle qui avait contribué à la bonne tenue du marché immobilier en France: 70,8 milliards en 2001, 87,3 en 2003, 143,7 en 2005 et 170,2 en 2007.
Les taux d'intérêt des crédits immobiliers ont continué à monter en janvier 2012 et se sont établis en moyenne à 3,97% contre 3,94% en décembre 2011 et 3,86% en novembre, soit un bond de plus de 70 points de base par rapport au plus bas niveau depuis 1945 (3,25% en moyenne) atteint en novembre 2010, selon Crédit Logement.