Deux ans après les faits, le meurtre d’un Français au Brésil reste toujours un mystère. En 2012, Fernand Mathieu, 69 ans, a été sauvagement tué, à quelques pas de chez lui, à Salvador de Bahia. Son corps mutilé a été retrouvé dans les dunes de sable bordant la plage. S'agit-il d'un crime de rôdeurs ? D'un meurtre maquillé ? L'enquête piétine. Aujourd'hui, pour connaitre la vérité, ses deux filles ont décidé de porter plainte auprès du parquet de Paris.
"Seules dans ce combat". "On a le sentiment d'être très seules dans ce combat. On espère pouvoir faire accélérer les choses et pouvoir avoir accès au dossier", confie Coralie pour expliquer sa démarche, menée conjointement avec sa sœur, Valérie. "On n'a pas l'impression d'être considérées comme des victimes et c'est pourtant ce que l'on est", ajoute cette dernière au micro d'Europe 1. Pour trouver des réponses à leurs questions en suspens, les deux femmes se sont donc constituées partie civile.
Ecoutez le témoignage des deux sœurs :
"Une pression forte des autorités françaises". En déposant plainte auprès du parquet de Paris, les deux femmes espèrent ainsi que les autorités françaises contribuent à faire avancer l'enquête, notamment en faisant pression sur les enquêteurs brésiliens. "S'il n'y a pas une pression forte des autorités françaises sur le Brésil, les choses n'avanceront pas, surtout dans un pays si compliqué, on l'a vu récemment. On sait que le taux d'élucidation des crimes est de 4%", rappelle Valérie.
"Le corps est en attente dans une fosse". Fernand Mathieu a été bâillonné, pieds et poings liés, puis roué de coups et torturé. Le sexagénaire a été retrouvé 48 heures plus tard, dans les dunes, à quelques pas de chez lui, à Salvador de Bahia. A ses côtés, son chien, muselé avec un lacet, gisant sur le sol. La maison a de la victime a par ailleurs été pillée. A la suite de ce crime sordide les deux sœurs auraient souhaité réhabiliter la mémoire de leur père, en l'incinérant. Chose qu'elles n'ont pas pu faire.
"On n'a pas eu l'autorisation d'incinérer le corps, c'était pourtant les volontés de notre père, que nous n'avons pas pu respecter. Le corps est en attente dans un genre de cimetière-fosse commune. Donc ça, ce sont des choses pas faciles pour nous en attendant", confie Coralie.