L'INFO. Un retraité de 65 ans a porté plainte pour avoir reçu début février plusieurs coups d'un policier en civil lors d'un contrôle routier à Paris qui aurait dégénéré. A l'appui de sa plainte déposée le 13 février, Didier Léon a produit une vidéo, filmée d'un étage par un riverain. On y voit un homme, penché dans l'habitacle d'une voiture à l'arrêt dans l'Est parisien. Il assène une dizaine de coups au conducteur.
Les images du contrôle, transmises à BFM-TV :
Un motard en civil, "très agressif". Le 7 février, alors qu'il se rend à la maternité voir sa fille qui vient d'accoucher, ce retraité, qui ne conteste pas avoir pu commettre une infraction au code de la route, voit un motard en civil s'arrêter à sa hauteur et lui dire : "police. Garez-vous. On va s'expliquer", selon sa plainte. Didier Léon explique n'avoir pas cru, dans un premier temps, que cet homme, "très agressif", selon lui, soit policier, et redémarre. Mais le motard, rejoint par d'autres fonctionnaires, le rattrape, passe le buste par la fenêtre, coupe le contact et saisit les clés.
Il cherche à s'enfermer et les coups pleuvent. Didier Léon dit s'être senti "violemment agressé" et avoir cherché à s'enfermer. C'est à ce moment que, selon la vidéo, celui qui est bien un policier porte des coups. De son côté, Didier Léon reconnaît avoir cherché à maintenir par la force dans l'habitacle la tête du fonctionnaire, en le saisissant fortement par le cou. Durant la séquence, le retraité appelle au secours et, selon sa plainte, demande aux témoins d'appeler la police. Le brassard du policier est au sol. Quelques témoins se pressent autour de la voiture d'où est extrait Didier Léon, qui dit avoir alors compris qu'il avait affaire à des policiers avant d'être mis au sol. Un témoin dit : "vous n'avez pas le droit de le tabasser comme ça!".
"La qualité de policer doit s'exprimer clairement". Selon un document consulté par l'AFP, cet informaticien retraité de la fonction publique s'est vu délivrer une interruption temporaire totale de travail (ITT) de six jours. L'avocat du sexagénaire, Me Eric Plouvier, dénonce une "réponse manifestement disproportionnée au désarroi d'un concitoyen", s'indigne d'une "pluie de coups" et relève que la "qualité de policier, cela doit s'exprimer clairement".
Une enquête préliminaire ouverte. Ces faits font l'objet d'une enquête préliminaire confiée par le parquet de Paris à la direction de la sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP), a indiqué une source judiciaire. En revanche, la procédure pour refus d'obtempérer et rébellion qui visait Didier Léon a été classée, selon cette source. "A l'origine de cette affaire, il y a une infraction routière", commente-t-on à la préfecture de police qui se refuse à tout commentaire sur les violences, une enquête étant en cours.