Accusés de "complicité de fraude aux examens", J.-F. D. et E. G., professeurs de mathématiques en Corse, comparaissent vendredi devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio. Mais la réévaluation de notes à laquelle ils auraient participé est une procédure classique de l’Education nationale, si bien qu’il sera difficile d’établir s’il s’agit d’une fraude.
Une note de bac revue à la hausse
E. G., enseignante au lycée Prunelli-di-Fiurmorbu, et J.-F. D., qui exerce au lycée Pascal-Paoli à Corte, en Haute-Corse, sontsoupçonnés d'avoir favorisé un élève en majorant sa note d'un point lors des oraux de rattrapage du baccalauréat en 2008, afin qu'il obtienne le diplôme.
Reste à déterminer s’il s’agit d’une fraude. La révision des notes finales du baccalauréat est en effet une procédure classique. Mais ce rééquilibrage, qui a d’habitude lieu entre les murs des centres d’examen, s’est déroulé cette fois-ci au téléphone. Or les enquêteurs sont tombés sur ces discussions dans le cadre d’écoutes téléphoniques concernant des concours présumés truqués au rectorat de Corse.
"Coupables de faire notre travail ? NON !"
“J'ai la conviction d'avoir fait mon travail et je n'arrive toujours pas à comprendre comment et pourquoi je me trouve dans cette situation“, a témoigné É. G.i dans les colonnes de Corse-Matin.
La communauté enseignante de l’île de Beauté s’est donc rapidement mobilisée pour défendre leurs deux collègues. “Coupables de faire notre travail ? NON !", indiquait ainsi une de leurs banderoles lors d’une manifestation de soutien, le 9 décembre à Corte. 98% des établissements du premier et du second degré avaient alors participé à cette journée “école morte“, selon l'Académie de Corse.