Les températures très basses, enregistrées cette semaine en France, ne font pas bon ménage avec les cultures. Certains maraîchers s'inquiètent. C'est le cas dans cette exploitation de concombres, à Bouguenais, en Loire-Atlantique, près de Nantes. Les premiers légumes apparus sous les serres sont menacés par la chute brutale du thermomètre. Du coup, la chaufferie fonctionne à plein régime sous la serre de cette exploitation de quatre hectares. Il fait près de 27°c à l'intérieur.
"Il faut absolument tenir les températures. Cette nuit, on est descendu jusqu'à 13 ou 14 °c. C'est un point critique pour la plante. En dessous, elle va se mettre en dormance et on va avoir de problèmes de production, explique Louis Vinet, le patron de cette exploitation. On ne peut pas se permettre d'un arrêt de plus d'une demi-heure ou d'une heure de nos chaufferies. J'ai mon ordinateur qui est près de mon lit. J'ai à chaque instant, le détail de ce qui se passe dans mes serres. Si on perd nos cultures à ce moment-là, on perd deux à trois mois de chiffres d'affaires", ajoute ce maraîcher, visiblement inquiet pour sa production.
Pour alimenter sa chaufferie, près de 700 tonnes de charbon sont nécessaires chaque année sans compter le gaz par centaines de mètres cubes. Le chauffage représente 50 à 60% du coût de production.
Le poireau double son prix
Et quand le mercure baisse, mécaniquement, les prix augmentent. Il y a encore une semaine, le prix du poireau était d'un euro le kilo. En cinq jours, son prix a doublé. Autre victime de la vague de froid, la salade : sur le marché de Châteaurenard, dans les Bouches-du-Rhône, le prix de la batavia a littéralement bondi : entre 1,30 euro et 1,50 euro alors qu'elle était la semaine passée à moins d'un euro. Le chou-fleur fait également les frais de la chute des températures. Son prix a progressé de 30% cette semaine, à près de 3 euros la pièce.
Pour François Musillo, grossiste en légumes à Rouen, cette hausse est logique : "à cause du froid, c'est compliqué d'arracher du poireau lorsque les sols sont gelés. Et puis, il y une forte demande. Les consommateurs font plus de soupes, de pot-au-feu. C'est compliqué d'arracher, donc on en arrache moins et les gens en demandent beaucoup, donc le prix augmente".
Tous les légumes ne sont pas concernés par cette hausse : la carotte, l'endive ainsi que la frisée et la scarole n'ont pas subi d'augmentations.