Il a finalement été placé sous le statut de "témoin assisté" et son contrôle judiciaire a été abandonné. La mise en examen pour "fraudes aux examens, recel de violation de secret professionnel et recel d'abus de confiance" du jeune homme suspecté d'avoir joué un rôle dans la fuite d’un sujet du bac S a été levée. Il a aussi été blanchi le 4 novembre par l'enquête disciplinaire menée par l'université Paris-Ouest/Nanterre dans laquelle il s'était inscrit, selon les informations de l'AFP.
Le dossier n'est cependant pas clos : le parquet a annoncé vendredi faire appel de la décision du juge de lever la mise en examen, ainsi que l'abandon du contrôle judiciaire. "Ça n'a aucun sens", a réagi l'avocat du jeune homme, Me Olivier Morice. "La relaxe est définitive et s'impose au ministre", a-t-il souligné avant d'ajouter : "c'est scandaleux, c'est de la manipulation". Luc Chatel, au micro d'Europe 1, a lui annoncé qu'il se réservait le droit de faire appel par rapport à l'enquête disciplinaire.
Il ne connaissait pas "la provenance exacte"
Le jeune homme en question, élève de terminale à l’époque des faits, avait pris en photo puis envoyé par MMS, en message avec photo, une page de l’examen de mathématiques du bac S. En juin dernier, quelques heures avant l’épreuve, elle avait été diffusée sur Internet et fait auparavant le tour de téléphones portables. L'affaire avait crée l'émoi jusqu'au plus haut sommet de l'Etat et le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel, avait même porté plainte pour fraude aux examens publics.
C'est lors d'"une rencontre fortuite" avec un camarade qu'il a "pris en photo une feuille" sur laquelle ne figurait "aucune inscription officielle ni aucune mention relative au bac" et dont il ne connaissait pas "la provenance exacte", a expliqué le magistrat instructeur Alain Cadet dans une ordonnance du 21 novembre consultée par l'AFP. Le juge a donc décidé d’abandonner les poursuites, considérant que ce lycéen ne pouvait être certain d'être en possession du véritable sujet de mathématiques du bac.
Un dossier qui se vide
"Toute cette affaire est en train de se dégonfler lamentablement", a réagi Me Olivier Morice, avocat du lycéen qui a obtenu son bac avec mention et une note de 14 en maths.
Le jeune homme avait été interpellé ainsi que deux autres personnes peu après la diffusion de cet exercice sur Internet. Le parquet avait demandé qu'ils soient écroués mais le juge les avait remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire. Le père de l'un d'entre eux, technicien en maintenance d'imprimante et soupçonné d'être la source des fuites, avait été placé sous statut de témoin assisté. Mis hors de cause par son fils, qui a déclaré avoir récupéré le document à son insu, le père a toutefois été mis en examen pour "fraude aux examens", début novembre, après appel du parquet.