Les opérations de neutralisation du mercaptan, un gaz nauséabond qui s'échappe depuis lundi de l'usine chimique de Rouen, se poursuivent mercredi. Parallèlement, une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer l'éventuelle responsabilité de l'usine de production d'additifs pour lubrifiants. Où en est la situation à l'usine Lubrizol de Rouen ? Europe1.fr fait le point sur la situation.
La "neutralisation" avance. Douze tonnes de mercaptan ont été traitées mercredi et doue autres devaient l'être au cours de la nuit prochaine, a indiqué le préfet de Seine-Maritime, Pierre-Henry Maccioni. Si tout se passe bien, au total 24 tonnes sur les 36 que contient le bac auront été traitées jeudi matin.
Les opérations consistent à transférer le contenu du bac d'où s'échappe le mercaptan vers un autre bac contenant une solution sodée. "L'idée est de neutraliser ainsi la réaction chimique de manière à ce que les émanations de mercaptan s'arrêtent d'elles-mêmes", avait précisé mardi Nathalie Bakaev, la porte-parole de la direction de l'usine.
>> A lire - La neutralisation, comment ça marche ?
Malgré tout, l'opération "prendra un certain temps", a confié Delphine Batho sur Europe 1.
Que reste-t-il du nuage de gaz ? Parti lundi de Rouen, le nuage de gaz nauséabond a parcouru plus de huit départements. Il a ainsi été senti jusqu'à Paris et en Angleterre. Alors que l'odeur d'œuf pourri qui s'était répandue lundi n'était plus détectable à Rouen, le préfet a précisé que la concentration de mercaptan à la sortie de la cheminée de Lubrizol était tombée de 80 parties par millions (ppm) au début de la fuite à moins de 20 mercredi matin.
>> A lire - C'est quoi le mercaptan ?
Concernant les éventuels dangers pour la santé, la ministre a réaffirmé qu'il n'y avait absolument aucun risque. "Tous les riverains qui ont des questions peuvent téléphoner au 02 32 76 55 66, ils auront des réponses à toutes leurs questions, mais il n'y a pas de mesure d'évacuation à prendre parce que la situation est maîtrisée", a indiqué Delphine Batho.
Deux enquêtes ouvertes. La ministre de l'Ecologie Delphine Batho a indiqué dès mardi d'une enquête administrative allait être ouverte sur cette pollution. "Une fois que la cause de cette pollution aura été traitée, il y aura bien sûr une enquête administrative pour en déterminer l'origine et pour établir les responsabilités de l'exploitant", a-t-elle annoncé.
Interrogée mercredi par Europe 1, la ministre de l'Écologie a pointé du doigt l'éventuelle responsabilité de l'entreprise. Selon elle, l'émanation de gaz est "sans doute liée à "une négligence ou une faute". Et d'ajouter : "il est prématuré de dire si c'est une faute technologique ou une erreur humaine. Mais, en tout état de cause, il faudra chercher la responsabilité de l'entreprise." Par ailleurs, le parquet de Rouen a indiqué mercredi qu'une enquête judiciaire ouverte mardi avait été confiée à la gendarmerie pour "mise en danger de la vie d'autrui".