L'info. L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a demandé lundi le rappel "par mesure de précaution" de tous les lots du Furosémide 40 mg du laboratoire Teva. Le diurétique aurait en effet été interverti avec un somnifère. L'ANSM fait par ailleurs état de deux nouveaux cas suspects, "un décès et un cas grave".
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Le retrait. L'ANSM a donc décidé de retirer tous les lots du diurétique de Teva pour "éviter toute confusion". L'agence "demande aux patients de rapporter chez leur pharmacien toutes les boites de Furosémide Teva 40 mg qui leur auraient été délivrées, sans distinction de numéro de lots", écrit-elle dans un communiqué.
"Ce rappel de l’ensemble des lots de Furosemide Teva 40 mg auprès des patients, décidé en accord avec la société Teva, est une mesure de précaution", précise l'ANSM. Un numéro vert, ouvert au public 24h/24, a été ouvert par les laboratoires Teva à la demande de l’ANSM : 0800 51 34 11.
Deux nouveaux cas. Cette nouvelle mesure intervient après que l’ANSM a reçu lundi matin deux nouveaux signalements. L'un des patients est décédé, l'autre se trouve dans un état grave. Pour l’un des cas, le patient semble avoir été traité par le produit incriminé (lots Y175 ou Y176) retiré de la vente vendredi. Des investigations sont encore en cours concernant le dernier signalement, afin de déterminer le lot administré. D’autres signalements sont actuellement à l’étude, précise l'ANSM.
"Elle est certainement morte plus tôt que prévu". Alerté par le décès de Marseille, un retraité de Compiègne a déposé un dossier auprès des laboratoires Teva, leader mondial des médicaments génériques basé en Israël, à la suite du décès de sa mère de 101 ans, à la mi-mai, qui était traitée au Furosémide. "Une demi-heure après avoir pris le médicament, elle est tombée dans une léthargie profonde. J'ai appelé son médecin traitant qui m'a dit que ce n'était pas normal. J'aimerais savoir comment on a pu se tromper à se point. On peut mettre ça sur le compte de la fatalité mais je peux simplement constater qu'elle est certainement morte plus tôt que prévu", a-t-il affirmé sur Europe 1. On ignore s'il s'agit du cas signalé par l'ANSM.
La malveillance "plausible". Des inspecteurs de l'ANSM se sont rendus lundi dans l'usine de conditionnement des laboratoires Teva, à Sens, dans l'Yonne, pour tenter de comprendre les raisons de l'inversion. L'inspection de l'ANSM devrait contribuer à déceler l'origine de l'inversion. "Quatre inspecteurs sont sur place, l'inspection pourrait durer plusieurs jours", a-t-on indiqué à l'agence. Au nombre des pistes envisagées, un acte de malveillance apparaît "plausible", a déclaré lundi François Chast, chef du service de pharmacie clinique à l'hôpital Cochin-Hôtel Dieu, à Paris.
Le président de Teva Laboratoires France, Erick Roche, estime que le problème, qualifié d'"exceptionnel" par les autorités médicales, ne concerne que quelques centaines de boîtes. Teva déclare n'exclure aucune piste, car les deux médicaments "ont été conditionnés sur des lignes différentes et à plusieurs semaines d'intervalle".