La situation se complique pour John Galliano. Deux mois après son éviction retentissante de la maison de couture Christian Dior, le créateur a déposé le 13 avril, une plainte contre son avocat pour "abus de confiance aggravé". Il estime avoir été dépouillé de près de 3 millions d'euros au cours de ces deux dernières années.
Au cœur de l'affaire, la société créée par John Galliano il y a plusieurs années pour exploiter les droits liés à son image et à ses oeuvres, en marge de ses activités pour Christian Dior.
Le couturier avait confié sa gestion quotidienne à son avocat. Entre les deux hommes, la confiance était totale. L’avocat avait procuration sur le compte de la société et sur le compte personnel de John Galliano. Le juriste avait également l'usage des cartes de crédit du créateur et se faisait adresser chez lui les relevés bancaires des comptes en question.
Mais, en février 2011, lorsque le couturier reprend le contrôle direct de ses comptes et qu’il récupère auprès de la banque l'historique des opérations effectuées tout au long de l'année 2010, John Galliano affirme avoir découvert de multiples virements effectués au profit de l'avocat. Des virements sans rapport, dit-il, avec l'activité économique de la société.
"Galliano ferait mieux de conserver son sang-froid"
L’avocat aurait également effectué plusieurs retraits d'espèces, jusqu'à 7 dans une même journée, sur des distributeurs situés à proximité immédiate du domicile et du cabinet de l'avocat, selon John Galliano. L’ex-star de la Maison Dior, estime avoir subi un préjudice de 2,8 millions euros.
L'avocat, joint jeudi par téléphone par Europe 1, dément catégoriquement ces accusations. "John Galliano ferait mieux, dit-il, de conserver son sang-froid en vue de son procès la semaine prochaine, plutôt que de rechercher des boucs émissaires".
Le couturier de la Maison Dior doit comparaître devant le tribunal correctionnel pour "injures publiques envers des particuliers en raison de leur origine, de leur appartenance à une religion, une race ou une ethnie, proférées à l’encontre de trois victimes identifiées". La date de son procès doit être déterminée le 12 mai à l'occasion d'une audience de fixation devant la 17e chambre.