L'opération pourrait virer au cadeau empoisonné. En décidant de limiter la hausse des prix du gaz à l'inflation - autour de 2% -, Jean-Marc Ayrault ne répond qu'à moitié au vœu de GDF Suez qui réclamait 4,1% de hausse. Un taux résultant de multiples calculs et censé couvrir ses frais d'approvisionnements. Et, surtout, une opération légale puisque les textes disent que les tarifs du gaz doivent intégrer les coûts d'approvisionnements.
"Il y a peut-être un problème juridique"
En se positionnant de la sorte, le gouvernement est donc hors-la-loi. "Il y a peut-être un problème juridique, technique, etc., mais moi, je veux qu'on comprenne bien qu'on ne va pas encore prendre de l'argent dans le pouvoir d'achat des classes moyennes et des classes populaires", s'est défendu Jean-Marc Ayrault.
Dans un premier temps, donc, les prix du gaz devraient modestement augmenter. Avant de subir des hausses plus dures. Car le gouvernement Fillon avait réalisé la même opération à la fin de l'année dernière. Le gel des tarifs du dernier trimestre 2011 a été invalidé par le Conseil d'Etat, qui devrait donc bientôt réclamer la répercussion des hausses gelées sur cette période - autour de 10% - que les ménages devront bien payer.
Un simple décalage dans le temps ?
Il y a de fortes chances que le scénario se répète pour le gouvernement Ayrault. Les hausses légales non effectuées en juillet pourraient l'être d'ici une dizaine de mois, le temps de la procédure juridique.
Mardi, Gérard Mestrallet avait assuré que le groupe d'énergie ne faisait pas de profit dans ses prestations. "GDF Suez est un distributeur de gaz en France. C'est aujourd'hui une des seules activités qui ne soit pas bénéficiaire chez GDF Suez. La loi fait simplement obligation de traduire dans les tarifs l'intégralité des coûts d'approvisionnement", a-t-il expliqué sur Radio Classique. Selon son PDG, le groupe a perdu 300 millions d'euros suite au gel des tarifs imposé en octobre.