L'INFO. C'est un appel à l'aide signé du directeur général de l'institution en personne. Devant la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, le général Denis Favier a fait état de la "situation difficile" que connait aujourd'hui la gendarmerie nationale. La force armée éprouve selon lui des difficultés insoupçonnées pour payer ses loyers, son essence ou renouveler son parc automobile. La cause ? Le gel par le gouvernement d'une partie du budget 2013. Le général en appelle donc désormais a ce que ces crédits soient débloqués. Comment la situation se présente-elle sur le terrain ? Europe1.fr fait le point.
>> Ecoutez l'analyse du criminologue Christophe Naudin :
Des véhicules en bout de course. "On est réduit à gérer la misère", a déploré Denis Favier devant les députés qui l'auditionnaient, le 16 octobre dernier, dans le cadre du projet de loi de finances 2014. Sur le terrain, les gendarmes ont déjà réduit le nombre de leurs patrouilles. Mais ce n'est pas suffisant : le carburant se fait de plus en plus rare et aucun véhicule nouveau véhicule n'a pu être acheté depuis deux ans. Or, la gendarmerie aurait besoin de 4.000 nouvelles voitures dans son parc automobile. Aujourd'hui certains véhicules affichent 300.000 kilomètres au compteur et d'autres sont déjà hors d'usage .
16 millions manquant pour les dépenses d'énergie. La "capacité à renouveler les équipements a été réduite de moitié depuis 2007", a précisé Denis Favier. Cela ne vaut pas que pour ses véhicules. Pour ses ordinateurs, la gendarmerie n'a pas plus d'argent et doit se contenter de modèles datés et qui commencent parfois à "ramer" sérieusement. A cela s'ajoute les dépenses dans les énergies élémentaires : l'électricité et le chauffage. Il manque 16 millions d'euros pour payer les factures.
Le dégel des crédits est "urgent". Denis Favier en est réduit aujourd'hui à évoquer une solution de secours, radicale : ne plus payer le loyer des 3.000 casernes dont la gendarmerie est simplement locataire. Ce serait ainsi aux collectivités locales, de régler la facture à sa place. Pour éviter cet extrême, le général demande donc le dégel des crédits. "La levée de la mise en réserve est absolument nécessaire", implore aujourd'hui le numéro un de la gendarmerie. Elle "ne réglera pas toutes les difficultés", précise-t-il, expliquant que le "budget 'carburants'" des véhicules ne peut être "abondé, par exemple.
"Ces difficultés sont bien perçues et toutes les énergies, dont celle du ministre de l'Intérieur notamment, sont mobilisées pour obtenir le dégel des crédits, car cela est urgent", poursuit le DGGN qui réclame "un signe positif". Il y a toutefois une lueur d'espoir, selon lui : le "budget 2014" est "responsable et cohérent". Il promet "modernisation" et recrutement de personnels.