Les statuts de la "première association professionnelle" de défense des gendarmes ont été déposés vendredi en préfecture.
Les militaires, et donc les gendarmes, n'ont pas le droit d'avoir de syndicats. Mais une première "association professionnelle" de défense des gendarmes, composée de militaires en exercice, a officiellement vu le jour en France , a annoncé l'un de ses animateurs, le lieutenant-colonel de gendarmerie Jean-Hugues Matelly. Les statuts de cette association, intitulée "GendXXI" (pour gendarmes du XXIe siècle), ont été déposés vendredi en préfecture. Son conseil d'administration."comprend aussi bien des gendarmes mobiles que des gendarmes départementaux (...) gardes républicains et gendarmes spécialisés", a précisé le gradé.
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Interdit de faire grève. Jean-Hugues Matelly en avait annoncé la création mi-décembre. Comme annoncé, elle s'est aussi dotée d'une "charte éthique". La création de cette association s'appuie sur deux arrêts de la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), du 2 octobre dernier, condamnant la France en raison de l'interdiction faite aux militaires français de se syndiquer.
Mais "GendXXI" n'est pas un syndicat. Ses statuts lui interdisent tout appel à manifester et à faire grève, à critiquer des décisions politiques et militaires dans l'engagement des troupes. L'association ne s'interdit pas, en revanche, de critiquer le budget du gouvernement, s'il l'estime négatif, et de "questionner" les moyens engagés.
Une loi française en préparation. Jean-Hugues Matelly, 49 ans, avait été radié des cadres de la gendarmerie en 2010 et réintégré l'année suivante sur décision de justice. Il lui était reproché de s'être exprimé dans les médias fin 2008 en tant que chercheur du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et d'avoir critiqué le rapprochement police/gendarmerie au sein du ministère de l'Intérieur, effectif depuis 2009. Les militaires de la gendarmerie n'ont pas le droit de se syndiquer contrairement aux policiers, des civils.
Sous la pression de la décision de la Cour européenne, François Hollande a annoncé le 19 décembre 2014 l'élaboration d'un projet de loi accordant aux militaires français un droit d'association professionnelle, excluant toutefois "tout droit syndical".