Gironde : des écoliers pris de malaises après un épandage

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et Sandrine Prioul avec AFP , modifié à
SANTÉ - L’école de Villeneuve, en Gironde, est située tout près des vignes. Une enquête administrative parle d'"un produit autorisé" mais...

Malaises en série. Ils répétaient une chanson dans la cour. Une vingtaine d'enfants d'une école primaire de Villeneuve, en Gironde, et une enseignante ont été pris de malaises il y a dix jours. L’établissement est situé dans un petit village de moins de 400 habitants. Tout autour, des vignes. Ce jour-là, un exploitant procédait au même moment à l'épandage d'un fongicide à proximité de l’école.

Des mesures d'urgence. "Certains enfants se sont plaints de picotements aux yeux, de maux de gorge", décrit Pierre Kessas, l'inspecteur d'académie supervisant l'établissement. Le phénomène devenant "collectif", le directeur a suivi le protocole qui s'impose dans ce cas : confinement des enfants et demande d'intervention du médecin scolaire. Une enseignante, prise de violents maux de tête, a été emmenée aux urgences, d'où elle est cependant sortie le jour même.

Les parents d’élèves, en colère, exigent des explications. "Un certain nombre de parents sont mécontents", confirme l'inspecteur d'académie, dans les colonnes de Sud Ouest. "Les parents en parlent tous les soirs, ils ont besoin d'être rassurés. Certains ont fait faire des analyses", ajoute le directeur d'école, lui aussi interrogé par le quotidien régional.

pesticide gironde villeneuve

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"Effets connus des fongicides". Dans cette région viticole, les épandages de pesticide sont fréquents. Les symptômes décrits par les enfants correspondent aux "effets connus des fongicides", commente le docteur Martine Vivier-Darrigol, responsable de la cellule de veille à l'Agence régionale de santé.

Un produit "autorisé" mais utilisé dans des "conditions inappropriées". Une enquête administrative a établi que le fongicide en question était un produit autorisé, mais son utilisation s'est faite dans des "conditions inappropriées", a indiqué jeudi la préfecture de la Gironde. "Les constats établis révèlent que les produits mis en oeuvre le 5 mai 2014 sont des produits autorisés, que ces produits sont régulièrement utilisés contre l'oïdium et le mildiou", des champignons qui s'attaquent à la vigne, relève la préfecture de la Gironde dans un communiqué. Elle précise toutefois que "leur emploi n'est cependant possible que si les conditions météorologiques le permettent, en particulier la vitesse du vent". "Tout indique que l'épandage des produits à proximité de l'école s'est déroulé dans des conditions inappropriées sans qu'aient été prises toutes les précautions pour le voisinage", souligne par ailleurs la préfecture.

Selon le communiqué, la surveillance sanitaire menée par l'Institut de veille sanitaire (Invs) et l'ARS indique qu'aucun autre symptôme n'a été signalé chez les élèves ou enseignants depuis le 6 mai.