Greenpeace ou l'action millimétrée

Un militant de Greenpeace a survolé mercredi la centrale du Bugey, dans l'Ain.
Un militant de Greenpeace a survolé mercredi la centrale du Bugey, dans l'Ain. © GREENPEACE
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avec AFP , modifié à
Le survol de la centrale du Bugey mercredi a été minutieusement préparé par l'association.

Tout a été soigneusement pensé. Mercredi, un militant de Greenpeace a survolé en parapente la centrale nucléaire du Bugey, dans l'Ain, un nouveau coup d'éclat de l'association, quelques mois après l'intrusion de militants dans une autre centrale, celle de Nogent-sur-Seine, dans l'Aube. Et cetteopération sans improvisation, au timing très étudié, Greenpeace, interrogé par Europe1.fr, la "revendique" : "quatre jours avant le second tour, le matin du fameux débat" entre les deux candidats à la présidentielle.

L'action a été filmée par Greenpeace :

"La question du risque nucléaire a été peu ou mal traitée dans la campagne", estime Greenpeace, qui "espère" faire parler du nucléaire lors du débat de mercredi soir. "Au cas où le problème ne se serait pas invité tout seul, on lui a donné un coup de pouce", souligne l'association.

Une caméra sur la tête du pilote

Pour être sûr que le message passe, Greenpeace a donc préparé son opération avec "rigueur", indique l'association, sans donner plus de détails. Dans la foulée du survol de la centrale, l'ONG a publié une étude sur la résistance des installations nucléaires aux chutes d'avions, et révélé avoir déjà survolé le site de retraitement des déchets nucléaires de la Hague en novembre 2011.

Messages sur Twitter, communiqués, photos et surtout vidéos : Greenpeace avait tout prévu pour que son coup de force obtienne un retentissement médiatique maximal. Sur la tête du pilote du parapente a ainsi été installée une caméra de type GoPro, très résistante aux chocs et prisée des amateurs de sports extrêmes.

"Des images aériennes et au sol"

Dans les airs aussi, un drone, télécommandé par des militants, a aussi filmé l'action à distance. "On a réussi à faire des images aériennes et au sol", se félicite l'ONG, qui souhaitait aussi apporter des preuves de son passage au-dessus de la centrale. "C'est pour cela qu'on a décidé de déposer des fumigènes, pour signifier qu'on était bien passés", explique Greenpeace.

Quant à l'initiative d'Hervé Couasnon, le "poète-escaladeur" qui s'est lui aussi introduit dans une centrale, dans la Vienne, Greenpeace affirme qu'elle a été menée de façon indépendante. "On ne connaît pas ce monsieur", assure l'association, qui se félicite toutefois : "s'il l'a vraiment fait, cela prouve qu'on rentre dans une centrale comme dans un moulin".