Grenoble n'aura pas de policiers en plus

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Malgré les annonces du ministère, les effectifs de police n’ont pas été renforcés. Au contraire.

Après les violences urbaines qui se sont déroulées à Grenoble fin juillet, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux s'était engagé à renforcer les effectifs du département. Mais "le compte n'y est pas", a assuré jeudi Daniel Chomette, responsable du syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière.

Un renfort de 42 policiers supplémentaires avait été annoncé, parmi lesquels 20 adjoints de sécurité, quatre officiers pour la police judiciaire et 18 gardiens de la paix. Mais "21 policiers actifs de terrain quitteront la circonscription de Grenoble avant la fin de l'année", partant notamment en retraite, a rappelé le syndicaliste.

Les effectifs policiers compteront donc trois gardiens de la paix en moins, selon le délégué syndical. "Nous serons déficitaires à la fin de l'année. Il ne s'agit donc plus de renforts mais d'un ‘recomplètement’, qui n'est même pas à la hauteur des départs", a-t-il conclu.

Des adjoints de sécurité à la place des gardiens de la paix

Les renforts policiers sont donc à nuancer, d’autant qu’ils sont principalement constitués d’adjoints de sécurité, qui "sont des assistants utiles mais on ne peut pas les utiliser comme on utilise un policier de métier", selon Daniel Chomette. Ces derniers ne reçoivent en effet qu’une formation de douze semaines, contre un an pour un gardien de la paix

Des résultats "pas seulement" liés aux effectifs

Face aux reproches du syndicat, la préfecture de l'Isère a souligné que les renforts "prochainement affectés à la circonscription de police de Grenoble" étaient bien de "42 effectifs supplémentaires".

Brice Hortefeux a de son côté répliqué en expliquant que "naturellement, les résultats obtenus par les policiers et les gendarmes sont en grande partie liés aux effectifs mais pas seulement. Ils sont aussi liés, de manière essentielle, à l'organisation et aux moyens".

Si les renforts humains ne sont pas jugés à la hauteur des attentes, l’effort en termes de matériel semble en revanche satisfaire les policiers isérois. Des lanceurs de balles à viseur holographique, des boucliers balistiques (pare-balles), des jumelles à vision nocturne ou encore des phares d'éclairage à grande distance ont bien été livrés jeudi.