L'ambiance était calme à l'enregistrement des premiers vols lundi matin des terminaux 2E et 2F de l'aéroport de Roissy pour le premier jour de grève dans l'aérien, a constaté une journaliste de l'AFP. Des écrans annonçaient "mouvement social national dans le secteur aérien, trafic perturbé", mais les premiers vols prévus à 7H étaient affichés à l'heure. Il est difficile de savoir quelle sera l'ampleur du mouvement, même si la réunion dans un même conflit de tant de catégories de personnels est plutôt inédite. "126 annulations ont été programmées dès dimanche soir sur 1.190 mouvements (décollage et atterrissage) prévus lundi", selon une source aéroportuaire qui précise "qu'il est encore difficile de prévoir ce qu'il va se passer car il va falloir tenir compte des annulations à chaud".
Actuellement, la situation est calme, a confirmé un porte-parole d'Aéroports de Paris (ADP). Quelque 120.000 passagers sont attendus lundi à Roissy. Plusieurs syndicats de différentes catégories de personnels du transport aérien, pilotes en tête, ont lancé un appel à la grève du 6 au 9 février contre le "service minimum". Le conflit est provoqué par le projet du gouvernement, via une proposition de loi d'un député UMP, d'encadrer le droit de grève dans l'aérien, comme il l'a fait en 2007 dans les transports terrestres, à la SNCF et à la RATP notamment. Le texte du député des Bouches-du-Rhône Eric Diard impose aux grévistes de se déclarer individuellement 48 heures à l'avance. Il impose aussi un devoir d'information pour les compagnies avec des prévisions de trafic 24 heures à l'avance.
Les organisations syndicales -- personnels navigants et de cabine (pilotes, hôtesses, stewards) ou personnels au sol (agents en escale, ravitailleurs, bagagistes, mécaniciens, etc.) représentés par les grandes confédérations ouvrières -- voient dans ce texte une tentative du gouvernement de restreindre le droit de grève. Aéroports de Paris (ADP) conseillait aux passagers de consulter leur compagnie aérienne ou de s'informer par téléphone ou sur internet pour avoir confirmation du maintien de leur vol pendant la période de grève.