L'INFO. Les syndicats majoritaires de la police et de la magistrature s'unissent contre la réforme pénale. Comme ils l'avaient déjà fait lors de la réforme de la garde vue, ils souhaitent désormais peser sur le débat de la réforme pénale. Objectif : travailler ensemble sur le projet et être reçus conjointement par les ministres de la Justice et de l'Intérieur, Christiane Taubira et Manuel Valls. Parallèlement, Alliance police nationale, deuxième syndicat de gardiens de la paix, organise lundi une "grève" des PV lundi pour protester contre cette même réforme.
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Policiers et magistrats unis. "Cette reforme pénale a défrayé la chronique pendant tout l'été. Il y aura un débat parlementaire. Nous voulons peser sur ce débat parlementaire parce que nous, en tant que professionnels, nous voulons être entendus loin des dogmes", assure au micro d'Europe 1 Jean-Marc Bailleul, secrétaire général du syndicat national autonome des officiers de police (SNOP). "Au quotidien, les policiers et les magistrats travaillent ensemble. Souvent, ce qui défraye la chronique ce sont les décisions de justice. Mais comme cette réforme pénale vise à revoir la façon de prendre ces décisions, et notamment de traiter la récidive, il convient que l'on soit entendu une bonne fois pour toute pour arrêter d'opposer magistrats et policiers", poursuit le syndicaliste. "Cela amène au débat et à une exploitation politique qui est fortement désagréable, tant pour les citoyens que pour les professionnels de la justice et de la police qui en ont un peu assez d'être un petit peu instrumentalisés", déplore-t-il.
Une vrai-fausse "grève" des PV lundi. Alliance appelle de son côté "l'ensemble des policiers à se mobiliser pour une journée nationale sans PV lundi 09 septembre", a annoncé le syndicat dans un communiqué publié mercredi. Dans les faits, le syndicat n'appelle pas à une grève proprement dite. Les policiers participants à cette action distribueront des "faux PV", présentant en réalité leurs revendications. Intitulé "Journée Nationale sans PV - soutien aux Policiers", ce tract déguisé fera aussi office de carte postale pétition. Le citoyen qui le désire pourra apporter son soutien aux policiers en remplissant le verso de ce faux PV et en le retournant au fonctionnaire. L'ensemble de ces "papillons" seront ensuite comptabilisés par le syndicat comme dans toute pétition.