Pour la quatrième journée contre la réforme des retraites depuis la rentrée, la mobilisation semble au rendez-vous. A la SNCF ou dans le secteur pétrolier, les taux de grévistes sont même en hausse. Découvrez les chiffres de la mobilisation, secteur par secteur.
En hausse à la RATP et à la SNCF
Dans les transports. A la SNCF, où un préavis reconductible a été déposé, la direction annonce 40,4% de grévistes, contre 37% lors de la précédente journée de mobilisation. Selon la CGT, le taux de grévistes est en fait de 53,75%, contre moins de 50% le 23 septembre.
A la RATP, 17% des employés sont en grève selon la direction, soit un point de plus que le 23 septembre dernier. Des assemblées générales des réseaux de bus, métro et RER ont déjà largement reconduit la grève pour mercredi.
Sur les réseaux de transports en commun des autres villes, la mobilisation est minoritaire à celle du 23 septembre dernier, selon l'Union des transports publics. 75% des réseaux fonctionnent à plus de 50%, contre 81% le 23 septembre. Des préavis reconductibles ont été déposés dans 29 communes, notamment à Marseille, Mulhouse, Nantes, Strasbourg, Rouen, Montpellier ou encore Toulouse.
Dans les airs. La grève de 24 heures dans le secteur aérien a été moins suivie que le 23 septembre dernier, selon la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). 28,89% des agents étaient en grève contre 43,46% il y a près de trois semaines, indique-t-elle. La DGAC avait demandé aux compagnies de réduire leurs vols de 50% à l'aéroport d'Orly et de 30% dans les aéroports de Roissy-Charles de Gaulle et de Beauvais.
Sur les routes. L'ensemble des syndicats Solidaires du transport ont aussi appelé, dans un texte commun, à la grève reconductible dans leur secteur. La fédération CGT a déposé un préavis de grève de 24 heures dans certains réseaux d'autoroutes.
Dans les ports. La CGT Ports et Docks a lancé un appel à la grève reconductible dans tous les ports de France à partir de mardi dans tous les secteurs : propreté, manutention ferroviaire et aéroportuaire, mareyage, transport fluvial, ports de plaisance et maritimes. La Fédération nationale des syndicats maritimes (FNSM) CGT appelle également les marins du commerce et de la pêche à des mouvements de grève reconductible à compter du 12 octobre.
Les fonctionnaires très mobilisés
Dans la fonction publique. Dans la fonction publique d'Etat, le taux de grévistes est de 21,22%, soit un taux équivalent au 23 septembre (21,44%), selon des chiffres du ministère en fin de journée. Le taux est en hausse pour les agents territoriaux (16,12% contre 15,75%) et hospitaliers (14,15% contre 12,54%).
Dans l'éducation. Le taux d'enseignants grévistes s'élève mardi à 22,13% selon le ministère de l'Education nationale. Le taux de grévistes des enseignants du premier degré est estimé à 28,73%, contre 33,53% lors de la grève du 23 septembre, et à 19,56% pour l'ensemble des enseignants du second degré, contre 22,38%.
La FSU annonce de son côté 48% de grévistes dans le primaire et 45% dans le secondaire. Et ce syndicat, majoritaire, prédit d'ores et déjà un "élargissement de la mobilisation" samedi, lors de la prochaine journée de manifestation. Le SNUI-PP, premier syndicat du premier degré, annonce 47,9% de grévistes et le SNES, principal syndicat d'enseignants du second degré, 45% de grévistes, comme le 23 septembre.
La mobilisation des lycéens et des étudiants semble forte : quelque 357 lycées étaient perturbés mardi en France, le mouvement semblant particulièrement fort dans la capitale, selon les chiffres du ministère. L'Union nationale lycéenne annonce de son côté environ 400 lycées "mobilisés ou bloqués".
Le secteur pétrolier à l'arrêt
A La Poste et chez France Télécom. La direction de La Poste annonce 18,13% de grévistes, après 18,05% le 23 septembre et 24,71% le 7 septembre. De leurs côtés, les syndicats ont comptabilisé entre 25% et plus de 30% de grévistes. Chez France Télécom, le taux de grévistes est de 25,46% selon la direction. Un chiffre en légère baisse par rapport au 23 septembre dernier (26,94%) et au 7 septembre (34,04%).
Dans le secteur pétrolier. Toutes les raffineries de Total en France sont touchées par la grève. Dans cinq des six raffineries, entre 50 et 80% du personnel posté a cessé le travail. La mobilisation est plus faible à Feyzin, dans le Rhône. Pas de conséquence pour l'instant sur les approvisionnements en carburants. Mais la grève reconductible a déjà été votée dans les terminaux pétroliers du Havre.
A EDF. La direction d'EDF a relevé mardi à la mi-journée 17,9% de grévistes, contre 18,1% lors de la précédente journée d'action.
Dans le secteur automobile. PSA Peugeot Citroën a comptabilisé moins de 1% de grévistes, contre moins de 5% le 23 septembre. Chez Renault, 3,4% de grévistes ont été dénombrés, selon la direction, contre 5% le 23 septembre.
Dans les banques. 2,9% de grévistes ont été répertoriés à la Société Générale selon la direction, contre 3,2% le 23 septembre. Chez BNP Paribas, la direction a fait état d'un "très faible taux", en baisse par rapport à la dernière manifestation en septembre.
Dans les médias. A France Télévisions, à la mi-journée 17,5% de grévistes (un tiers de grévistes le 23) et à Radio France 17,98% du personnel était en grève (près de 20% le 23).
A Pôle Emploi. Entre 13,51% (direction) et 21% des salariés (Snu FSU) à la mi-journée, davantage que le 23 septembre. "Deux fois plus d'agences fermées que le 23 septembre, soit 24 environ", le Snu FSU. Le 23, on dénombrait 12% de grévistes selon la direction, au moins 18% de sources syndicales.
En prison. La CGT-pénitentiaire a déposé un préavis de grève pour tous les agents du 12 au 18 octobre.
Dans le milieu judiciaire. Le Syndicat de la magistrature, classé à gauche, appelle à la grève le 12 octobre. L'autre syndicat du corps, l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire) préconise une action plus modérée.
Dans les monuments, la Tour Eiffel et la Château de Versailles ont été impactés par la grève et ont été fermée dans la journée de mardi.