"A rentrée exceptionnelle, on a choisi une réponse exceptionnelle". Les enseignants des collèges et lycées étaient appelés à faire grève lundi pour protester contre les suppressions de postes dans l'Education et les "difficultés de la rentrée", qui n'a eu lieu que quelques jours auparavant.
Mais l'appel lancé par le Snes-FSU, principal syndicat enseignant des collèges et lycées, et Sud Education (minoritaire) n'a été très écouté. Selon des chiffres du ministère de l'Education nationale, 5,62% des enseignants ont répondu à l'appel, dont 6,92% en collèges, 5,24% en lycées généraux et technologiques et 2,04% en lycées professionnels. Le Snes évoque lui un chiffre de 30% de grévistes.
"On savait que ce serait difficile"
Traditionnellement, les chiffres diffèrent, le Snes reprochant au ministère de bâtir son estimation en ne prenant en compte que les professeurs supposés faire cours le matin, alors qu'en collèges et lycées certains peuvent débuter plus tard. Mais quelles que soient les estimations, la grève est faiblement suivie, moins en tous cas que lors des six journées organisées durant l'année scolaire 2009/2010 dans le secondaire.
"On savait que ce serait difficile" de réunir beaucoup de grévistes, a commenté à Marseille Laurent Tramoni, secrétaire local du Snes: "c'est un sacré investissement financièrement et professionnellement pour les enseignants, car c'est le premier jour de la classe pour les élèves et la veille d'une grosse journée de grève".
Rejoints par le primaire mardi
Le Snes proteste contre une "rentrée scolaire marquée par l'accumulation sans précédent de difficultés et de dégradations pour le service public d'éducation", a-t-il précisé dans une lettre adressée au ministre de l'Education Luc Chatel. "On voulait marquer le coup, faire parler des questions scolaires dès la rentrée, pour éviter que le dossier retraite occulte tous les autres", a précisé à Paris Serge Chabrol, le secrétaire général du Snep-FSU, principal syndicat des professeurs d'éducation physique et sportive.
En ligne de mire : les 7.000 suppressions d'emplois dans le second degré, la situation des professeurs stagiaires "lâchés sans formation" avec la réforme de la formation des enseignants et la mise en oeuvre de la réforme du lycée en classe de seconde "dans une opacité préjudiciable".
Dès mardi, ce sont tous les enseignants, de la maternelle à l'université qui sont appelés à faire grève dans le cadre de la journée interprofessionnelle contre le projet de réforme des retraites. Le SNUipp-FSU, principal syndicat des écoles, prévoit une forte mobilisation avec 62% des professeurs en grève dans le premier degré.