"L'hôpital est au bord de la crise de nerf". Face à la virulence de l'épidémie de grippe, l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a lancé un cri d'alarme samedi.
Patrick Pelloux, président de l'Amuf, affirme que la situation est critique dans les services d'urgences depuis "une dizaine de jours dans la plupart des régions". Les patients les plus âgés "ne peuvent plus être accueillis décemment", a-t-il déploré en demandant à être reçu "en urgence" par le ministre du Travail et de la Santé Xavier Bertrand pour "trouver des solutions immédiates".
Le président de l'Amuf reproche aux autorités "de n'avoir pas cette année encore anticipé l'épidémie", qui si elle est "assez soutenue" n'a "rien d'exceptionnelle". Les agences régionales de santé "multiplient les demandes aux hôpitaux d'ouvrir des lits supplémentaires alors que ce sont elles qui ont imposé aux mêmes hôpitaux de réduire leurs capacités ces dernières années", souligne-t-il.
2 millions de personnes touchées
La direction générale de l'AP-HP, plus grand centre hospitalier universitaire (CHU) de France avec 37 établissements, affirme "sentir une baisse depuis vendredi". "Nous allons ce samedi vers un retour à la normale après une activité très soutenue aux urgences toute la semaine. "Les hôpitaux en difficulté ont réduit les hospitalisations programmées pour faire face à l'activité", explique l'AP-HP.
Avec déjà plus de 2 millions de personnes touchées, l'épidémie de grippe continue à progresser, selon le dernier bulletin du réseau des Grog, groupes régionaux d'observation de la grippe.
Selon le décompte de l'APHP, il restait samedi des lits disponibles en réanimation, dix pour l'ensemble des hôpitaux. De son côté, Patrick Pelloux faisait lui état d'un seul lit vacant en réanimation.
Premier employeur d'Ile-de-France avec 90.000 personnels dont 22.000 médecins, l'AP-HP a pris en charge 7 millions de patients en 2011 dont 1,1 million aux urgences.