La délinquance roumaine nouveau cheval de bataille du gouvernement. Dans une interview accordée lundi au journal Aujourd'hui en France/Le Parisien, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant, annonce des mesures pour lutter contre un phénomène en hausse de 90% par rapport à 2010.
"Sur les sept premiers mois de l'année 2011, il y a eu 4.800 mis en cause roumains interpellés par la police à Paris, contre 2.500 sur la même période en 2010. Ce qui signifie une augmentation de plus de 90%", affirme Claude Guéant dans les colonnes du quotidien.
"Par ailleurs, près 1.200 ressortissants roumains ont été déférés devant la justice (...) pour les sept premiers mois de l'année à Paris. Les délinquants roumains représentent 1 déféré sur 10 dans la capitale", précise le ministre de l'Intérieur.
Des délinquants de 12 ou 13 ans
Principale difficulté, l'âge de cette délinquance. "Près de la moitié des délinquants roumains interpellés sont des enfants ou des adolescents, parfois seulement âgés de 12 ou 13 ans. Ils sont souvent forcés à se livrer à divers délits", souligne le premier flic de France.
Vols à la tire, notamment dans les transports en commun, vols aux distributeurs automatiques de billets, revente de métaux... La liste est longue.
Pour lutter contre une "situation" qui "ne peut plus durer", le gouvernement entend donc utiliser la méthode forte. Outre l'installation d'"un magistrat de liaison roumain à Paris d'ici quelques semaines (qui) permettra d’organiser le rapatriement des mineurs délinquants dans leur pays", le gouvernement souhaite renforcer le contrôle aux frontières. "Nous pouvons reconduire chez eux les gens qui causent des troubles à l'ordre public ou bien qui se maintiennent sur notre territoire sans ressources régulières".
A Paris, un arrêté antimendicité sur les Champs-Elysées devrait être prochainement signé par le préfet de police, Michel Gaudin. Claude Guéant a accompagné une patrouille de policiers sur la plus belle avenue du monde lundi en fin de matinée.
Enfin, le ministre de l’Intérieur souhaite "saisir les avoirs des criminels" des chefs "mafieux" en Roumanie.