Leur nom signifie "les cavaliers de la fierté". La dissolution de Forsane Alizza, groupuscule islamiste fondé en 2010, a été annoncée lundi par le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, lors d’un déplacement à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Le ministre a jugé "insupportable que dans notre pays, un groupement forme des personnes à la lutte armée […] pour toute éventualité terroriste contestataire qui pourrait se présenter".
Sur son site Internet, Forsane Alizza diffuse régulièrement des vidéos. D’après des sources policières, le mouvement compterait une centaine de militants. Mohammed Achamlane, porte-parole de Forsane Alizza, en revendique quant à lui "plusieurs centaines". Il a réfuté toute dimension violente du mouvement, estimant que les propos du ministre relevaient de "la pure calomnie" et de la "diffamation".
Appels à brûler le code pénal
Pour l’heure, le groupuscule ne fait pas l’objet d’une procédure judiciaire mais le ministère de l’Intérieur y voit un "sas de radicalisation", accusant Forsane Alizza de "dispenser des formations au combat". Le groupe a déjà fait parler de lui, notamment en 2010 lorsque ses membres, visages dissimulés, avaient exhorté dans la rue les passants à ne plus aller au McDonald’s. Une action qui avait valu à Mohammed Achamlane une peine de prison avec sursis en septembre.
Et il a également été condamné pour avoir appelé à brûler le code pénal, dont "pas une ligne ne protège les musulmans". Il avait quitté l’audience avant le début du procès, aux cris d’ "Allah Akbar". A Aulnay-sous-Bois, il y a quelques mois, des membres de Forsane Alizza avaient affirmé avoir brûlé un code pénal en signe de protestation contre la loi sur le voile intégral.
L’islamisme radical est dans la ligne de mire de Claude Guéant qui a également annoncé lundi une procédure d’expulsion pour un imam tunisien, Mohammed Hammami. Proche d’une mouvance très radicale, celui-ci officie dans le 11e arrondissement de Paris et Claude Guéant l’accuse d’avoir tenu "des propos violemment antisémite". Il aurait également appelé à "fouetter ‘à mort’ la femme adultère".