L'INFO. Le sénateur PS des Bouches-du-Rhône Jean-Noël Guérini, placé en garde à vue mardi, comme son frère Alexandre, à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille pour y être entendu dans un dossier "à caractère mafieux", en est ressorti en ambulance après un malaise cardiaque. Sa garde à vue n'est pas achevée. Celle-ci pourrait se poursuivre ou pas mercredi après avis médical et décision du juge qui instruit le dossier. A l'issue de cette audition, le sénateur et son frère pourraient être déférés devant un juge pour une possible mise en examen, notamment pour des faits de trafic d'influence.
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Pourquoi sont-ils entendus ? Les deux frères Guérini devaient s'expliquer sur des malversations financières de grande ampleur touchant à des marchés publics de collectivités de Haute-Corse et des Bouches-du-Rhône. Il implique des membres présumés du grand banditisme dont Bernard Barresi, arrêté en 2010 après 18 ans de cavale.
Où en est l'enquête ? La justice a identifié une série de sociétés ayant remporté des marchés dans des conditions suspectes auprès de collectivités, et dont les dirigeants étaient proches d'Alexandre Guérini, entrepreneur spécialisé dans les déchets et frère de Jean-Noël Guérini. Le président PS du Conseil général des Bouches-du-Rhône et son frère ont déjà été mis en examen pour association de malfaiteurs dans ce dossier tentaculaire. Plus d'une vingtaine de personnes - entrepreneurs, hommes de paille, élus, fonctionnaires - sont déjà mises en examen dans cette affaire.
Qui faisait quoi ? Alexandre Guérini servait de "trait d'union entre le milieu et la bonne société, entre le monde économique et la sphère politique", avait indiqué le juge d'instruction marseillais Charles Duchaine, quand il avait fait une demande de levée d'immunité parlementaire pour pouvoir entendre son frère, Jean-Noël Guérini. Selon le magistrat, par son entrisme au conseil général, que son frère ne pouvait ignorer, Alexandre aurait obtenu que les entreprises de ses partenaires, en premier lieu ABT, soient favorisées dans certains marchés ou pour des chantiers de bâtiments publics.
Guérini candidat à sa propre succession. Malgré ses ennuis judiciaires, Jean-Noël Guérini a réaffirmé sa volonté de demeurer à son poste et a annoncé qu'il briguerait sa propre succession. C'est l'une des raisons qui a poussé le PS à mettre sous tutelle la fédération des Bouches-du-Rhône, fragilisée par plusieurs affaires de corruption et paralysée par des querelles locales, en vue des élections municipales de 2014.