C'est la ligne de TER la plus fréquentée de France. Mais depuis début novembre, les 16.000 voyageurs qui empruntent chaque jour le train entre Saint-Etienne et Lyon doivent prendre leur mal en patience. Les cheminots, qui contestent une réorganisation du trafic, sont en grève et ont trouvé une astuce pour ne pas respecter le service minimum.
Une faille dans la loi
Les grévistes jouent en fait sur une faille de la loi pour ne pas subir les conséquences d'un mouvement long, et donc coûteux. Concrètement, les cheminots se déclarent grévistes 48 heures à l'avance, comme la loi les y oblige. La SNCF établit donc un plan de transport prenant en compte les défections, mais le jour J, la plupart des cheminots viennent prendre leur service.
Cette grève tactique, imaginée par le syndicat Sud-Rail, permet ainsi aux cheminots d'être payés normalement même si les trains ne roulent pas. Ils peuvent donc tenir plus longtemps. "On se sert de la loi. On se déclare gréviste mais on n'est pas obligé de faire grève. Ca permet de ne pas faire de grève dure mais de s'inscrire dans la durée en essayant de pénaliser le moins possible les usagers", explique Bernard Père, un conducteur gréviste, sur Europe 1.
Les usagers excédés
Mais après deux mois de conflit, les usagers sont excédés par les retards et les annulations. "On est fatigués et on commence à en vouloir au personnel SNCF", assure Carine, une voyageuse régulière.
Une réunion entre syndicat et direction a eu lieu mardi. Mais elle n'a abouti à aucune avancée. La direction régionale de la SNCF s'apprêterait même à lancer une action en justice contre les grévistes et leur nouvelle méthode.