Y aura-t-il une loi Hadopi 3 ? Nicolas Sarkozy l'a laissé entendre vendredi, lors d'un forum sur la création à l'ère numérique organisé à Avignon. Se félicitant des résultats de la loi Hadopi, qui a selon lui fait reculer le piratage de "35%", il a appelé à "aller plus loin". Dans sa ligne de mire : les sites de streaming illégal, qui permettent de regarder en ligne films et séries, ou d'écouter de la musique sans télécharger. A côté de cette offre illégale, l'offre légale, de VOD (la vidéo à la demande), de rattrapage de programme télévisés ou encore d'écoute de musique payante.
"'J'aime une musique, je veux la partager' : la démarche n'est pas en soi négative", a affirmé le chef de l'Etat avant d'attaquer : "sur les sites de streaming, l'idéologie du partage, c'est l'idéologie de l'argent : je vole d'un côté et je vends de l'autre", a-t-il fustigé. "Qu'on ne me demande pas de soutenir cela, personne ne peut soutenir cela", a conclu le président.
Un filtrage des sites ?
Pour l'heure, nul ne peut être inquiété pour avoir regardé un film en streaming illégal. Les sites diffusant de tels contenus sont en revanche illégaux : fin octobre, l'administrateur d'un site de streaming basé en France a ainsi été interpellé à Montrouge, selon Le Parisien. Mais ces sites sont bien souvent hébergés à l'étranger, et donc plus difficiles à neutraliser.
A quoi pourrait donc ressembler une loi Hadopi 3 sanctionnant le streaming illégal ? D'après Lemonde.fr, la législation pourrait prendre "deux formes". Un filtrage pourrait être mis en place "sur le modèle de ce qui existe actuellement pour les sites de jeux d'argent". Une demande exprimée par les producteurs de cinéma, qui réclament un tel filtrage depuis plusieurs mois, selon le site spécialisé Numerama.
Autre option possible, la création d'un nouveau délit, sur le modèle de la loi Hadopi 2, sanctionnant les titulaires des lignes Internet utilisées. Mais pour pouvoir collecter les adresses IP, qui identifient chaque ordinateur, les fournisseurs d'accès ou les hébergeurs de sites seraient contraints d'installer des sondes, affirme Numerama, ajoutant qu'il s'agirait là d'une "atteinte inédite à la vie privée des internautes".