C'était en janvier 2010. Haïti était ravagé par un séisme et faisait 200.000 victimes et des milliers de sinistrés. Près de 1.000 enfants avaient été évacués vers la France en vue d'une adoption. Mais, aujourd'hui, leur statut légal pose toujours problème à leurs parents adoptifs.
Jean-Fritz a 6 ans. Comme n'importe quel garçon de son âge, lorsqu'il rentre du centre de loisirs, il raconte sa journée à son père Stéphane. Pourtant, Jean-Fritz n'est pas n'importe quel petit garçon. Il y a deux ans, jour pour jour, son orphelinat était détruit par le séisme en Haïti. Stéphane Gignat qui était en train de l’adopter a dû se battre pour le rapatrier en France.
Aujourd’hui, Jean-Fritz va bien. Il est en CP, aime Michael Jackson et la Guerre des étoiles et il a appris à skier. Mais, deux ans après le drame, il n’est toujours pas pleinement le fils de Stéphane pour la loi française.
"Il n'est pas français"
"Je considère qu’il est pleinement mon fils mais c’est vrai que je n’ai pas de livret de famille", raconte à Europe 1 Stéphane. "Ses grands-parents n’ont pas les mêmes droits que si c’était un enfant qui serait directement inscrit dans une filiation. Il n’est pas français. Il a la nationalité haïtienne", ajoute le père de Jean-Fritz.
"On est très fâchés parce qu’on ne comprend pas pourquoi l’Etat français s’arc-boute. Ils ne veulent pas définitivement régulariser la situation, que ces enfants soient français, qu’on n’en parle plus", conclut Stéphane.
Stéphane et les autres familles adoptantes demandent donc aux autorités françaises de permettre l’adoption dite plénière de leurs petits rescapés du tremblement de terre.