Haïti : mort d’un enfant adopté

© MAXPPP
  • Copié
Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le couple français, qui voulait l’adopter depuis deux ans, a écrit sa colère à Nicolas Sarkozy.

Simon est mort jeudi des suites d’une pneumonie à Haïti. Ce petit garçon à la santé fragile avait pourtant été apparenté à une famille française. Mais suite au séisme, les adoptions ont été gelées. Et ceux qui se revendiquent aujourd’hui comme les parents de Simon ont écrit une lettre à Nicolas Sarkozy et au gouvernement pour leur faire part de leur colère.

"La décision de communiquer sur la mort de Simon a été extrêmement difficile à prendre, par pudeur et par respect pour lui et parce que cela ne correspond pas à nos valeurs. Mais nous n’avons pas le choix car près de 600 enfants apparentés à des familles françaises depuis des mois, des années, sont toujours en Haïti et risquent le même sort que notre petit garçon", écrit le couple.

"Le ministère des affaires étrangères évoque l’intérêt supérieur de l’enfant et sa sécurité juridique pour ne pas rapatrier près de 600 enfants adoptés par des ressortissants français avant le séisme du 12 janvier", dénonce l’association SOS Haïti enfants adoptés qui juge cette "position irréaliste et inadaptée".

La peur des enlèvements d'enfants

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, a redit la position de Paris: "Le principe de sécurité juridique, ainsi que les règles de droit international applicables en matière d'adoption, nous empêchent d'envisager l'arrivée en France d'enfants pour lesquels un jugement d'adoption n'aurait pas été prononcé par la justice haïtienne".
La France, rejoignant les préoccupations de l'UNICEF, a souvent mis en avant sa volonté de lutter contre les enlèvements d'enfants. Selon Bernard Valero, les autorités haïtiennes "ont exprimé clairement leur refus de voir des enfants dépourvus de jugement d'adoption quitter leur territoire". Mais cette attitude ne signifie nullement que les procédures d'adoption en cours "soient suspendues sine die", a-t-il dit. Les autorités ont déjà repris le traitement des dossiers, et la France est "en contact constant avec les magistrats haïtiens", a-t-il poursuivi.