Débarquée d’un avion faute d’accompagnateur ou coincée sur un quai de gare faute d’ascenseur, voici le quotidien des personnes à mobilité réduite qui souhaitent voyager. En dix jours, trois récits ahurissants ont été reportés dans la presse. Trois histoires qui illustrent la bataille quotidienne pour les handicapés en fauteuil roulant.
Un fauteuil par TGV
Tout d’abord celle de cette femme de 38 ans, paralysée à la suite d'un accident, qui s’est vue débarquée le 21 mars d'un vol Paris-Nice sur la compagnie à bas prix EasyJet, au motif qu'elle n'avait pas d'accompagnateur. Puis celle de ces deux sœurs de 25 et 27 ans en fauteuil électrique, qui se sont vu refuser l'accès à un même TGV à Albertville. Le train ne disposait que d’un seul espace aménagé pour accueillir un fauteuil roulant.
Et enfin, celle de Pascal, un homme de 38 ans, qui s’est retrouvé coincé avec son fauteuil roulant sur le quai de la gare Saint-Chamont, dans la Loire, à la descente d’un Ter, faute d’aménagement. Pourtant la loi prévoit que des aménagements soient faits pour permettre à chacun de circuler. Mais dans la réalité, le texte n’est pas toujours appliqué.
Les transporteurs convoqués
Face à ces situations aberrantes, le gouvernement a annoncé, mardi, son intention de convoquer "très prochainement" les transporteurs aériens et ferroviaires afin d'améliorer l'accès des handicapés. Une réunion qui entre dans le cadre de la mission de l’observatoire de l’accessibilité, mis en place début février, soit cinq ans après la loi du 11 février 2005. Le texte rend notamment obligatoire l'accessibilité aux handicapés des bâtiments et des transports d'ici à 2015.
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Vite, des mesures !
Cette rencontre entre les associations de personnes handicapées et les grandes entreprises de transport aérien et ferroviaires de voyageurs aura pour objectif de dresser "un état des lieux précis des conditions de voyage" des handicapés et "définir au plus vite des mesures", indique le communiqué gouvernemental.
Mais la plupart des grandes villes françaises sont en retard sur les objectifs annoncés, comme le révèle le classement établi par l'Association des Paralysés de France (APF) : Nantes tire son épingle du jeu, tandis que Bastia arrive en fin de peloton. "Des villes ne ses sont pas encore intéressées au problème", regrette son président, Jean-Marie Barbier.
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