L’ex-ministre de Nicolas Sarkozy, entendu jeudi et vendredi par la CJR, reste témoin assisté.
L’INFO.Soupçonné d’avoir bradé à une société de courses l’hippodrome de Compiègne, dans l'Oise, Eric Woerth reste finalement témoin assisté dans cette affaire. La Cour de Justice de la République, qui l'a auditionné jeudi et vendredi, a décidé de ne pas le mettre en examen. "Ce n'est pas parce que la justice se pose des questions qu'il y a nécessairement des reproches à formuler à quiconque", a commenté Me Le Borgne à la sortie de la CJR. "Il était temps qu'il puisse s'expliquer", a-t-il poursuivi. L'ancien ministre du Budget été auditionné par la Cour de Justice de la République qui est la seule à même d’enquêter sur d’anciens ministres pour des actes commis dans l’exercice de leur fonction pour évoquer les conditions de cette vente 2010.
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Une vente contestée. Le 16 mars 2010, alors ministre du Budget, Éric Woerth avait validé par arrêté la vente de gré à gré d'une parcelle de 57 hectares de la forêt de Compiègne, comportant un golf et un hippodrome, à la Société des courses de Compiègne (SCC), moyennant 2,5 millions d'euros. Une décision prise malgré l'opposition de responsables de l'Office national des forêts (ONF) et les réserves du ministère de l'Agriculture.
Des zones d’ombre. Plusieurs questions se posent sur la légalité de l'opération et son prix. Pour ceux qui contestent la vente, celle-ci irait à l'encontre des textes en vigueur, qui prévoient que les parcelles du domaine forestier de l'Etat ne peuvent être cédées qu'en vertu d'une loi votée au Parlement. L'absence de mise en concurrence est également dénoncée.
Estimé à 13 millions, vendu à 2,5. Quant au prix, il correspond "à l'estimation des domaines", assure Éric Woerth. Mais une expertise versée au dossier ferait apparaître une valeur de 13 millions d'euros avant abattement, selon plusieurs sources. En 2011, un rapport sénatorial avait jugé, lui, que l'évaluation de 2,5 millions reflétait "peu ou prou la valeur réelle de l'hippodrome".
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"Un cadeau" ? Pour le député socialiste Christian Bataille qui avait saisi la justice pour demander l'annulation de la vente de l'hippodrome, Eric Woerth a commis "une faute". "Nous pensons que c'est un cadeau fait à la société des courses de Compiègne", assure-t-il au micro d’Europe. "Derrière ça, il y a probablement des activités lucratives". Quel aurait alors été alors l’intérêt d’Eric Woerth dans cette vente ? "Je ne vais pas jusqu'à dire qu'il est bénéficiaire. Ce sont des bonnes manières entre voisins, entre les gens de Chantilly et ceux de Compiègne", conclut Christian Bataille.