François Hollande écarte la possibilité de modifier le statut de l'animal comme le réclament certains intellectuels défenseurs des bêtes, dans un entretien à l'hebdomadaire la France Agricole publié vendredi, veille de l'ouverture du salon de l'agriculture. "Dans le code rural notamment, l'animal est déjà considéré comme un être sensible. Pourquoi ajouter d'autres considérations?", explique le président de la République.
Selon le chef de l’État, "beaucoup d'efforts ont été réalisés pour le bien-être animal sans qu'il soit nécessaire de le traduire par une loi", estime-t-il. Et sur l'abattage, "nous devons veiller à faire respecter des conditions qui ne le fassent pas souffrir", ajoute-t-il. En octobre, une vingtaine d'intellectuels, philosophes, écrivains, historiens et scientifiques français avaient réclamé dans un manifeste un changement du statut des animaux dans le code civil.
Parmi les 24 signataires, figuraient les philosophes Michel Onfray et Luc Ferry, l'écrivain Erik Orsenna de l'Académie française, l'astrophysicien Hubert Reeves et Matthieu Ricard, moine bouddhiste et docteur en génétique cellulaire. Le Code civil, dans son article 528, considère les animaux comme des biens meubles (au même titre que des objets). Le texte du manifeste, publié sur le site de la Fondation 30 Millions d'Amis, revendique "une évolution du régime juridique de l'animal dans le code civil reconnaissant sa nature d'être sensible".