"Le major Franck Bouzet était animé de l'âme française". François Hollande a interrompu samedi ses vacances pour rendre hommage au sous-officier tué le 7 août lors d'un affrontement avec des insurgés en Afghanistan.
Touché par un tir ennemi lors d'une opération de soutien à l'armée afghane dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul, l'adjudant-chef Franck Bouzet, 45 ans, promu major à titre posthume, est décédé à son arrivée en hélicoptère à l'hôpital militaire de Kaboul. Son décès porte à 88 le nombre de soldats français à avoir perdu la vie en Afghanistan depuis 2001.
Un autre soldat français, l'infirmier Olivier de Vergnette de Lamotte, a été grièvement blessé au cours de cette opération après avoir prodigué les premiers soins à Franck Bouzet.
"Ce qui nous rassemble aussi c'est la fierté"
"Ce qui nous réunit ce matin encore, c'est la douleur, c'est la peine, c'est la solidarité, a déclaré le président français lors de l'hommage rendu au septième bataillon de chasseurs alpins à Varces, en Isère. Mais ce qui nous rassemble aussi c'est la fierté, c'est la gratitude, c'est l'admiration. En Afghanistan, comme dans d'autres régions du monde, nos soldats se battent pour la paix, se battent pour la stabilité, se battent pour les droits de l'Homme."
L'adjudant-chef Bouzet, qui appartenait au 13e bataillon de chasseurs alpins, des troupes d'élite qui ont payé un lourd tribut en Afghanistan, est entré dans l'armée à 18 ans et a participé à de nombreuses opérations extérieures dans l'ex-Yougoslavie, au Kosovo, en Côte d'Ivoire et en Afghanistan.
Il avait été envoyé une première fois dans ce pays en 2011 et y était stationné pour la deuxième fois depuis mai 2012 en tant que conseiller militaire auprès des forces afghanes.
Fait chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume, Franck Bouzet laisse une femme et trois enfants âgés de 15 à 23 ans présents à la cérémonie de Varces, qui s'est déroulée en présence de 500 chasseurs alpins tout de blanc vêtus.
"Nous avions un but, un seul"
François Hollande a décidé d'un retrait anticipé des troupes combattantes françaises d'Afghanistan d'ici à fin 2012, deux ans avant le départ prévu du reste de la force internationale de l'Otan (Isaf) et 11 ans après le début de l'intervention alliée qui a suivi les attentats du 11-Septembre.
"Nous avions un but, un seul : permettre aux Afghans de prendre souverainement en charge leur propre destinée. Cette mission est aujourd'hui terminée", a-t-il conclu.
Sur les 4.000 soldats français présents en Afghanistan en 2011, environ 2.950 seront encore déployés fin août. Mais 1.500 hommes supplémentaires seront désengagés d'ici décembre 2012. Les soldats qui resteront sur place participeront notamment à la formation de l'armée afghane dans le cadre de l'accord d'amitié franco-afghane ratifié par le Parlement français.
L'armée française a quitté le 31 juillet la région de Surobi, à l'est de Kaboul, l'un des trois districts où elle était déployée, amorçant le retrait des forces combattantes. Le district de Kapisa, au nord-est de Kaboul, où les troupes françaises ont essuyé leurs pertes les plus lourdes, a été officiellement transféré aux autorités afghanes début juillet.