"Je vais arriver une heure plus tard chez moi le vendredi soir", "la SNCF en profite pour supprimer certains trains", "je vais devoir partir plus tôt du travail pour avoir mon train". Ces commentaires d'internautes, publiés sur Europe1.fr, reflètent le mécontentement de certains utilisateurs de la SNCF dont se fait l'écho l'Associations des voyageurs usagers des chemins de fer (l'Avuc), depuis l'annonce des nouveaux horaires de la SNCF annoncés dès le 26 septembre. Mais à J-10 le temps presse. Forte d'une pétition recueillant près de 1.600 signatures, l'Avuc a annoncé lundi la création d'une coordination nationale d'associations qui, comme elle, s'insurgent contre la refonte des horaires.
200 litiges recensés
Le 11 décembre, 15.000 horaires, soit 85% des trains, vont être modifiés, avec des répercussions sur la vie quotidienne des usagers. La semaine dernière, Guillaume Pépy, président de la SNCF, affirmait sur Europe 1 que l'entreprise avait résolu "75 à 80" des "100 problèmes identifiés", précisant que des ajustements de dernière minute sont encore possibles.
L'Avuc, de son côté, a recensé près de 200 changements d'horaires litigieux pour les usagers. Contacté par Europe1.fr, Willy Colin, le porte-parole de l'association, estime que "des milliers de voyageurs sont concernés" par ces aménagements d'horaires.
A titre d'exemple, celui-ci évoque le cas d'un lycée au Mans. "La fin des cours intervient vers 17 h 50. Dans le passé, les élèves avaient un train à 18 h 05, ce qui leur laissait le temps de se rendre à la gare. Avec les nouveaux horaires, le train part à 17 h 55 et le prochain part seulement 50 minutes après", s'interroge Willy Colin.
Des élus furieux
Ailleurs, les changements de gares provoquent la colère. Claude Malhuret, maire UMP de Vichy, ne décolère pas : les trains Clermont-Ferrand-Paris arriveront désormais à Bercy, et non plus à gare de Lyon, pour laisser de la place aux TGV Rhin-Rhône. "On nous prend pour des ploucs !", s'indigne l'élu, interviewé par Europe 1, soulignant que la gare de Bercy est nettement moins bien desservie que sa voisine la gare de Lyon.
Claude Malhuret n'est pas le seul élu à protester contre l'instauration de ces nouveaux horaires. Dans les Pays-de-la-Loire, le président de région PS Jacques Auxiette a écrit une lettre de soutien aux usagers de la SNCF. L'élu déplore trois à quatre problèmes d'horaires sur son territoire, dans une interview accordée au Maine Libre.
Des propositions jeudi
"Notre objectif est de mettre la pression sur la SNCF et sur RFF (Réseau ferré de France) pour régler un maximum de points litigieux", explique Willy Colin. Une rencontre entre les associations et Nicole Notat, la médiatrice nommée il y a une vingtaine de jours pour régler ce problème épineux pour la SNCF, est d'ores et déjà programmée. L'ex-secrétaire générale de la CFDT se rend jeudi à la Gare de l'Est de Paris pour évoquer les engagements pris par la SNCF. En attendant, la médiatrice étudie "au cas par cas" toutes les réclamations des usagers, rapporte la SNCF, contactée lundi par Europe1.fr.
Vers une grève le 12 décembre
Si les propositions ne conviennent pas, le collectif Avuc prévoit d'organiser une grève le 12 décembre, au lendemain de la mise en place des nouveaux horaires. "Nous demanderons aux usagers de ne pas présenter leur titre de transport. Une forme de désobéissance civile pour que nos revendications soient prises en compte", anticipe-il déjà.
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