"Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". La phrase prononcée par Brice Hortefeux en septembre 2009, lors d'une réunion de l'UMP à Seignosse, constitue-t-elle un délit ? Non, a estimé jeudi le parquet général de Paris, qui a requis jeudi la relaxe de l'ancien ministre de l'Intérieur, jugé en appel pour injure raciale.
Selon le parquet, les propos lancés à destination d’un militant UMP d’origine maghrebine ne peuvent être considérés comme publics. L'arrêt a été mis en délibéré par la cour au 15 septembre.
"Il ne correspond pas au prototype"
En première instance, Brice Hortefeux avait été condamné à 750 euros d'amende et 2.000 euros de dommages et intérêts pour injure raciale. Le tribunal correctionnel de Paris avait alors jugé qu'il stigmatisait les arabes comme étant une source de problèmes.
Des ordres des dirigeants du parti ?
La diffusion des propos de Birce Hortefeux, dans une vidéo, avait provoqué un tollé, la gauche réclamant la démission du ministre. Brice Hortefeux avait alors tenté de se justifier, donnant des explications variables. Il parlait tantôt du nombre de clichés pris avec lui dans la journée, tantôt des habitants de l'Auvergne, dont il est lui aussi originaire.
Amine Benalia-Brouch, le militant UMP raillé par Brice Hortefeux, a quant à lui quitté depuis le parti de Nicolas Sarkozy. Dans un livre publié en 2010, il a raconté avoir défendu le ministre de l'Intérieur sur ordre des dirigeants du parti, qui selon lui, avaient demandé de mentir et de confirmer la version des "Auvergnats".
Brice Hortefeux est désormais pressenti, selon plusieurs médias, pour diriger l'éventuelle campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012.