Une enquête préliminaire pour "violation du secret de l’instruction" a été ouverte la semaine dernière après la publication dans Le Monde d’extraits de l’audition de Christine Lagarde devant la Cour de Justice de la République, selon les informations recueillies par Europe 1. Le quotidien y faisait également état d’une lettre de Christine Lagarde à Nicolas Sarkozy retrouvée par les enquêteurs en perquisition. A l’origine de cette enquête, le courroux d’un des plus hauts magistrats de France : Jean-Claude Marin, procureur général de la Cour de cassation, et qui est de facto procureur général de la Cour de justice de la République. Le 19 juin, il a décidé d’écrire au procureur général de Paris, François Faletti.
Dans des termes choisis, il fait part de l’étonnement de la commission d’instruction de la CJR (qui a entendu Christine Lagarde les 24 et 25 mai) de retrouver des pans de l’audition de l’ancienne ministre de l’Economie dans la presse. Le procureur général de Paris a donc demandé au procureur de Paris, François Molins, d’ouvrir une enquête pour "violation du secret de l’instruction". Depuis la semaine dernière, l’IGS (la police des polices) est en charge, officiellement, de déterminer qui a parlé au Monde. Sans évidemment recourir aux fadettes (les factures téléphoniques détaillées) des journalistes ou aux écoutes. Sauf à ce que ces révélations portent une "atteinte grave à la personne ou aux intérêts fondamentaux de la Nation", ainsi que le prévoit le projet de loi sur le secret des sources, adopté le 12 juin en conseil des ministres.