NON MAIS ALLO. Il avait l'appel facile. Beaucoup trop. Un homme de 33 ans est jugé jeudi à Lyon, dans le Rhône, pour avoir passé plus de 20.000 appels téléphoniques à son ex-petite amie en l'espace de 10 mois, soit 70 appels par jour en moyenne. Un harcèlement téléphonique qui prend racine dans une rupture que l'homme ne parvenait pas à accepter.
Un rappel à la loi sans effet. C'était trop dur. Il ne pouvait se résoudre à ne plus partager sa vie avec elle après une idylle de moins de dix mois. C'est ce que l'homme a expliqué aux enquêteurs alors que cette rupture remonte pourtant à trois ans. Mais il a continué, pendant des mois à importuner son ex-compagne. Celle-ci à d'abord porté plainte et cet accro du combiné a donc reçu d'abord un simple rappel à la loi. Un avertissement dont il n'a pas pris en compte et l'amoureux éconduit a repris ses coups de fils intempestifs : 21.807 entre octobre 2013 et juillet 2014.
"Elle aurait pu devenir complètement folle". La plupart du temps, ces appels n'ont en plus aucun contenu. L'homme se contentait d'appeler puis de raccrocher, d'appeler puis de raccrocher. Et cela pendant une heure, parfois deux. Certains jours il a téléphoné jusqu'à 200 fois de suite à son ex-petit amie. "Cela a été l'enfer. Son téléphone ne cessait de sonner. Quand elle le mettait sur silencieux, elle manquait un certain nombre d'appels de son entourage", confie l'avocate de la plaignante, Me Manuela Spee, au micro d'Europe 1. "Evidemment, elle se conditionnait et s'inquiétait de savoir s'il allait appeler et combien de fois. Cela devenait une obsession, elle ne pensait qu'à ça. Avec 21.000 appels en 10 mois, elle aurait pu devenir complètement folle", avance-t-elle.
Il risque la prison ferme. La jeune femme a bien pensé à changer de téléphone. Problème : l'homme a lui aussi changé de méthode et se met à appeler les parents de son ex ou carrément à son travail. Elle a ainsi continué à subir ce harcèlement jusqu'à ce qu'elle porte à nouveau plainte en juillet dernier. Depuis, les appels ont enfin cessé. Le harceleur attend désormais son procès pour "appels téléphoniques malveillants" où il risque tout de même une peine d'un an de prison ferme et 15.000 euros d'amende.